Les Français ont le moral dans les chaussettes

La hausse des prix et les craintes du chômage inquiètent de plus en plus les Français.
_ L'indicateur Insee qui mesure le moral des ménages perd encore deux points ce mois-ci pour atteindre son niveau le plus bas depuis 1987 (-48 contre -46 en juin). Depuis un an, il s'est effondré de 33 points, du jamais vu.

L'opinion des ménages sur le niveau de vie en France continue de se dégrader, qu'il s'agisse de son évolution passée ou future.

“Le niveau de confiance fait essentiellement les frais de la hausse passée des prix qui obère le pouvoir d'achat”, analyse Nicolas Bouzou, chez Asterès.

_ Cette enquête réalisée du 1er au 22 juillet auprès d'environ 2.000 ménages est un mauvais signe pour la consommation et pour la croissance.

Crainte du chômage

Certains économistes sont persuadés que la consommation reprendra si la baisse récente du prix du pétrole se confirme (les cours du Brent sont revenus autour de 125 euros après avoir culminé à 148 il y a quelques semaines).

Les plus pessimistes estiment, au contraire, que la baisse de l'inflation ne suffira pas à redonner confiance aux ménages obnubilés par le chômage. L'enquête de l'Insee révèle en effet que les craintes des Français concernant l'emploi ont atteint un sommet depuis mars 2006.
_ “Ce point est problématique car il donne l'impression que, même si les anticipations d'inflation s'apaisent, la dégradation du marché du travail prendra le relais pour tirer le moral des ménages vers le bas”, juge Nicolas Bouzou.
D'autant que l'Insee prévoit un ralentissement du marché immobilier et du secteur de la construction ( - 28 % de mises en chantier pour le deuxième trimestre).

Dans ce contexte de morosité, les Français sont davantage incités à épargner qu'à consommer. “Or, sans consommation des ménages, pas d'amélioration globale de la conjoncture française à attendre”, assène Nicolas Bouzou.

Le produit intérieur brut a augmenté de 0,5 % au premier trimestre 2008. Les économistes prévoient un chiffre autour de zéro au deuxième trimestre. L'Insee confirmera ou non leurs prévisions le 14 août lors de la publication de ses premières estimations.

Sandy Dauphin, avec agences