Le taux de chômage réel atteindrait 16 %
Le taux de chômage réel atteint 16 %, selon un responsable de la banque centrale américaine (Fed)Le taux de chômage réel atteint 16 %, selon un responsable de la banque centrale américaine (Fed)
Les dégâts de la crise sur l'emploi aux Etats-Unis sont bien plus forts que ne le suggèrent les données officielles (9,4 % en juillet), assure Dennis Lockhart.
S'il ne fait qu'exhumer des chiffres publiés chaque mois mais passés sous silence par les autorités, Dennis Lockhart est le premier membre de la Fed à parler ouvertement du chômage réel.
Depuis l'automne 2008, les destructions d'emplois aux Etats-Unis se sont accélérés à un rythme effréné.
"Si l'on prend en compte les gens qui voudraient un emploi mais ont cessé d'en chercher un (les travailleurs découragés, comme on les appelle) et ceux qui travaillent un nombre d'heures inférieur à leur souhait, le taux de chômage passerait des 9,4 % officiels à 16%", a déclaré Dennis Lockhart lors d'un discours à Chattanooga, dans le Tennessee (sud). Ce dernier dirige l'antenne de la Réserve fédérale à Atlanta, en Géorgie, Etat du sud du pays durement frappé par la crise.
Ces deux catégories de personnes sont recensées chaque mois par le département du Travail, chargé de publier les chiffres officiels du chômage. Mais les "travailleurs découragés" (discouraged workers) sont exclus de la population active. Par ailleurs, les personnes contraintes de travailler à temps partiel du fait de la conjoncture économique sont comptabilisées comme des personnes ayant un emploi. Ce qui fait que ni les uns ni les autres n'apparaissent dans le taux de chômage officiel.
Selon les derniers chiffres du ministère, le taux de sans emplois s'élevait à 9,4 % fin juillet. Les Etats-Unis comptaient alors près de 15,5 millions de chômeurs "officiels", auxquels s'ajoutent environ 9 millions de personnes travaillant à temps partiel malgré elles, et près de 800.000 chômeurs "découragés". On pourrait encore allonger la liste avec quelque 1,5 million de personnes non comptées dans la population active bien que disant vouloir un emploi mais n'ayant pas pu en chercher un "activement au cours des quatre dernière semaines", a ajouté le responsable financier.
La reconnaissance de l'ampleur réelle du chômage vient rappeler à quel point l'amélioration du marché de l'emploi sera capitale pour l'avenir de l'économie américaine. La Fed a identifié la persistance d'un taux de chômage élevé comme l'un des facteurs risquant de freiner le plus fortement, voire d'enrayer, la reprise fragile attendue désormais d'ici à la fin du mois de septembre.
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