Le Mondial de l'auto, vitrine des protestations
Salariés de PSA et de Ford côtoient les activistes de Greenpeace aux portes de la grand messe à la gloire de l'automobile.
ECONOMIE - Les uns veulent s'adresser à Arnaud Montebourg, qui a finalement annulé sa visite. Les autres veulent sensibiliser les visiteurs à leur cause. Syndicats, responsables politiques et activistes se sont donnés rendez-vous à la Porte de Versailles, à Paris, samedi 29 septembre, jour de l'ouverture au public du Mondial de l'automobile. Une excellente vitrine pour déployer les banderoles, puisque l'évènement attend plus d'un million de visiteurs. Qui est là ? Que veulent-ils ?
Les PSA mettent un "carton rouge" à Montebourg, absent
Ils avaient prévenu, le Mondial ne se ferait pas sans eux. Ils sont une cinquantaire de salariés de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), venus mettre un "carton rouge" à Arnaud Montebourg, absent du salon alors qu'il y était attendu samedi. Les manifestants, portant des badges "tous ensemble pour la sauvegarde de l'emploi", distribuaient des cartons rouges aux visiteurs massés devant les portes, en leur demandant de les brandir à l'arrivée du ministre du Redressement productif. Attendu en milieu de matinée, Arnaud Montebourg est en déplacement dans son département de Saône-et-Loire, a fait savoir son ministère sans autre précision.
Parmi les salariés manifestant, Laurence, 43 ans dont 16 passés à PSA, crie son désarroi : "On sait que l'usine (d'Aulnay) va fermer, c'est clair, mais on veut qu'on ne laisse personne aller à Pôle emploi". Daniel Hyernard, élu au comité d'entreprise d'Aulnay, venu avec ses deux fillettes, demande que "le gouvernement et la direction se mettent réellement à la table des négociations, car c'est trop dur de rester dans l'incertitude".
Les hôtesses du stand PSA ont refusé de porter leurs badges de soutient.
Philippe Poutou jette des confettis chez Ford
Après la campagne présidentielle, Philippe Poutou a retrouvé ses collègues chez Ford. L'ex-candidat du NPA marchait en tête d'un cortège de quelque 360 personnes, emmené par l'intersyndicale de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde). Les manifestants, portant des t-shirts où l'on peut lire "sauvons les emplois", ont l'intention de "jeter des confettis" sur le stand Ford, accompagnés d'élus aquitains.
La manifestation intervient alors que Ford a annoncé la suppression de plusieurs centaines d'emplois en Europe, parmi ses administratifs et commerciaux. Le vice-président industriel de Ford pour l'Europe, Jeff Wood, s'était en revanche engagé début septembre, au terme d'une réunion à la préfecture de Gironde, à restaurer les 1 000 emplois du site de Bordeaux-Blanquefort, via un plan portant notamment sur la production de boîtes de vitesses nouvelle génération. Depuis les dernières annonces, c'est "silence radio du côte de la direction locale", a déclaré Philippe Poutou.
Greenpeace fait "fumer" une Volkwagen
Greenpeace est sur place depuis jeudi, jour d'ouverture pour les journalistes. L'ONG environnementale a commencé par perturber la conférence de presse du constructeur Volkswagen, accusé de "peser de tout son poids" pour affaiblir la politique climatique de l'Union européenne. Des militants ont déployé une banderole indiquant "Volkswagen nous enfume" au-dessus du stand du constructeur avant de faire "fumer" une voiture à l'aide d'un fumigène, affirme l'ONG. Trois d'entre eux ont été interpellés jeudi.
"fausse brochure" envoyée en début de semaine relayait les accusations de l'ONG, en reprenant entièrement les codes et le logo de la marque allemande. Menacée de 100 000 euros d'amende, Greenpeace s'est engagée vendredi à ne plus diffuser de faux dossier de presse.
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