Le groupe Heuliez, qui a renoncé lundi à déposer le bilan, a demandé mardi son placement en cessation de paiement
Une audience est prévue mercredi matin au tribunal de commerce de Niort en présence des dirigeants et syndicats.
Mardi, un délégué de la CFE-CGC a déclaré que la direction ne dépose pas le bilan afin de "se garder du temps pour pouvoir discuter et peut-être finaliser" avec un repreneur potentiel, le fonds anglo-malaisien Delamore and Owl.
"La direction nous a annoncé en fin de matinée qu'elle avait déposé une demande de cessation de paiement auprès du tribunal de commerce et qu'une audience était prévue mercredi", a-t-on expliqué de sources syndicales mardi. Le tribunal devrait rapidement placer l'entreprise en redressement judiciaire et étudier les dossiers des différents repreneurs. Il pourrait ensuite décider la reprise par tel ou tel repreneur, au pire placer la société en liquidation judiciaire.
Mercredi dernier, le mandataire ad hoc désigné par la justice après un premier dépôt de bilan d'Heuliez, Régis Valliot, avait expliqué qu'il recommandait un nouveau dépôt de bilan, du fait de l'échec de la reprise par Bernard Krief Consulting. Régis Valliot avait précisé qu'il y avait "neuf chances sur dix" pour que le dépôt de bilan ait lieu lundi.
Lundi matin, le dépôt de bilan a été confirmé par la direction aux élus du personnel, lors d'un comité d'entreprise extraordinaire. Finalement, la procédure n'a pas été lancée.
"La situation devient de plus en plus difficile à gérer, surtout face aux salariés qui se posent des questions", a déclaré Jean-Emmanuel Vallade, délégué de la CFE-CGC.
Delamore and Owl mettent le pression
Déjà le 6 mai, les syndicats et le tribunal avaient été prévenus d'un dépôt de bilan imminent avant que la direction ne renonce in extremis à la procédure, en arguant de nouvelles offres de repreneurs potentiels.
Faisant le forcing, le fonds Delamore and owl a envoyé la semaine dernière un courriel notamment aux Echos et à la Nouvelle République, se plaignant que leur projet n'ait pas bénéficié "de vraie chance" .
Interrogé par les deux quotidiens, Régis Valliot a répliqué de son côté que l'offre de Delamore and Owl serait étudiée "en même temps que les autres", après le dépôt de bilan qu'il recommande.
Outre Delamore and Owl, un fonds d'investissement asiatique, une association de deux investisseurs français et allemand et l'homme d'affaires turc Alphan Manas se sont montrés intéressés par la reprise d'Heuliez .
L'Etat a promis 10 millions d'euros via le Fonds stratégique d'investissement et la région Poitou-Charentes s'est engagée à hauteur de cinq millions d'euros dans le cadre d'un pacte d'actionnaires.
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