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Label "Viandes de France" : "l'origine en soi ne fait pas la qualité"

Les éleveurs n'en peuvent plus et ils le font savoir, avec des opérations menées encore lundi matin, notamment à Caen. Ils dénoncent des prix trop bas et des coûts de production trop lourds. A l'autre bout de la chaîne, François Hollande a appelé les consommateurs à "acheter français". Une solution partielle, pour François Carlier, délégué général de l'association de défense des consommateurs CLCV
Article rédigé par franceinfo
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  (François Hollande a lancé ce samedi un appel à "acheter français" pour soulager la crise sans précédent que subissent de nombreux éleveurs © Maxppp)

 "Achetez français", c'est l'appel lancé par le président de la République il y a deux jours. Solution miracle pour éclaircir le ciel des nombreux éleveurs prêts à mettre la clef sous la porte ?

Pour François Carlier, délégué général de l'association de défense des consommateurs CLCV, consommer local, oui, mais gare à ne pas en oublier la qualité : "On aime bien soutenir nos agriculteurs locaux. D'un autre côté, l'origine en soi ne fait pas la qualité ou même une réassurance sanitaire. Lors de la crise de la vache folle il y a 15 ans, signaler la viande bovine française permettait d'être certain que ce n'était pas une viande bovine anglaise, éventuellement touchée par la vache folle. Aujourd'hui, on peut signaler une viande bovine française, mais à ce moment-là il faut mettre en avant soit de la qualité, soit des garanties de santé ou environnementales… qui nous fassent dire qu'au-delà de l'attachement à nos agriculteurs français, il y a vraiment un intérêt à acheter de la viande bovine française ".

Déficit de signalisation sur la qualité de la viande bovine 

Dans la jungle des origines et des labels, le consommateur se perd, en particulier pour la viande bovine, qui souffre d'une mauvaise "signalisation", d'après François Carlier. "Les filières viandes sont moins organisées que d'autres filières agroalimentaires. Elles ont eu plus de mal à signaler de façon crédible la qualité d'un produit. Dans des domaines tels que le fromage et le vin, il y a une longue tradition de signalisation de la typicité ou de la qualité du produit. C'est un peu moins vrai pour la viande bovine. Cette signalisation existe mais elle est moins développée et structurée. Du coup le consommateur a moins de repères pour faire un achat de qualité, avec un prix un peu premium ". 

Le label "viandes de France", lui, existe depuis février 2014, suite à l'affaire des lasagnes au cheval, affaire dite "Spanghero". Le président de la République a appelé ce samedi à l'apposer de façon systématique sur la viande "née, élevée, abattue et transformée en France" - ce que garantit ce label éleveurs. Mais si l'on crée ce type de labels d'origine "il faut derrière essayer d'engager toute la filière de production"  , alerte François Carlier.

"Les filières viande sont moins organisées que d'autres filières agroalimentaires" (François Carlier)
 

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