La SNCF perd près d’un milliard d’euros en 2009
"Annus horribilis", écrit l'entreprise dans un communiqué.
_ Après avoir dégagé plus d’un milliard d’euros de bénéfices en 2007, et encore 575 millions en 2008 – sur lesquels elle avait prélevé 183 millions versés à l’Etat-actionnaire, la SNCF enregistre pour 2009 près d’un milliard d’euros de pertes, pour moitié imputables à la crise économique, selon ses dirigeants.
Dans son communiqué, l’entreprise évoque l’effondrement du transport de marchandises et du trafic des voyageurs – certes beaucoup moins prononcé dans le ferroviaire que dans l’aérien – combiné à un arrêt de la croissance de TGV : "une rupture historique", selon un haut dirigeant du groupe. Ainsi, la crise amputerait à elle seule le résultat opérationnel du groupe de plus de 500 millions d’euros.
_ Mais la SNCF vise aussi l’augmentation constante des "péages" qu’elle doit verser à Réseau ferré de France (RFF) pour faire circuler ses TGV.
Guère d'optimisme pour l'avenir
Pour le reste, la SNCF retrouve dans ses comptes les grands problèmes trop longtemps masqués par les bénéfices du TGV. Des problèmes qu’elle traîne depuis des années, et pour lesquels elle demande sans relâche des solutions aux pouvoirs publics : la mauvaise santé de sa branche infrastructures qui travaille à l’entretien du réseau, et les "trains d’aménagement du territoire" (trains de nuit, Corail), largement déficitaires, et que la SNCF voudrait voir subventionnés.
Ces pertes historiques sont enfin dues, pour partie, à l’intégration dans ses comptes 2009 de dépréciations très importantes d’actifs, notamment dans sa branche fret.
Au final, près d’un milliard d’euros de pertes et cela aurait pu être encore pire. Car la SNCF affirme avoir verrouillé les dépenses et cherché des recettes supplémentaires pour limiter les dégâts.
_ Et l’entreprise n’est guère optimiste pour le proche avenir : si les effets de la crise "ont commencé à s’estomper", elle "ne s’attend pas à un rebond massif du marché" cette année.
Gilles Halais, avec agences
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