La libéralisation du marché des lunettes en débat
Des marges allant jusqu'à 70% du prix de vente d'une paire de lunettes. Au printemps dernier, une étude de l'UFC-Que Choisir dénonçait les - trop - bonnes affaires des opticiens. Si les députés votent ce soir la libéralisation du marché des lunettes contenue dans le projet de loi sur la consommation, l'équilibre pourrait s'inverser.
Cette disposition, introduite dans le texte par le Sénat, permettrait de vendre des lunettes et des lentilles sur internet. Le ministre Benoît Hamon, qui pilote le projet, estime qu'elle rapporterait environ un milliard d'euros de pouvoir d'achat en faisant baisser les prix de 30 à 40%. Actuellement, il faut débourser en moyenne 470 euros pour se payer une paire de lunettes, soit deux fois plus que dans la plupart de nos voisins européenns.
La libéralisation se décline en plusieurs points. Le principal étant que la mesure de l'écartement des yeux - l'écart pupillaire - donnée indispensable pour se faire fabriquer une paire de lunettes, ne serait plus réservée aux opticiens. Les ophtalmologues pourraient le faire et l'inscrire sur l'ordonnance. Avec cette donnée, le patient pourra aller sur internet pour commander ses lunettes sur mesure.
Les opticiens contestent à la fois les chiffres avancés par le ministre. Ils sioulignent que la vente par internet ne représente que 3% dans les pays où la libéralisation du marché a déjà eu lieu, Etats-Unis et Grande-Bretagne en tête. La vente des équipements optiques reste une affaire de santé, estiment-ils et l'éccart pupillaire n'est pas la seule mesure à prendre. Et il faudra toujours un professionnel pour régler les lunettes après réception. Ils brandissent aussi un risque de destructions d'emplois auquel le gouvernement ne croit pas en raison du vieillissement de la population.
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