La croissance a été un peu moins performante qu'initialement annoncée au printemps et à l'été en France
Selon les chiffres publiés mardi par l'Insee, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,6% au deuxième trimestre et de 0,3% au troisième (contre 0,7% et 0,4% selon la précédente estimation).
Du coup, les perspectives de la ministre de l'Economie Christine Lagarde d'"un gros 1,6%" pour l'ensemble de l'année, s'éloignent.
Il faudrait désormais une croissance de 0,7% au dernier trimestre pour atteindre cette prévision, a expliqué l'Insee à l'AFP. Or l'Institut national de la statistique ne table, dans sa dernière note de conjoncture publiée mi-décembre, que sur une progression de 0,5% sur cette période.
"Je ne crois pas qu'on puisse atteindre 1,6%", affirme Jean-Christophe Caffet, économiste chez Natixis. "Mais ce n'est pas dramatique, la croissance devrait tout de même être de 1,5% en 2010", après la récession historique de l'année précédente, a-t-il ajouté.
Forts doutes sur l'objectif des 2% de croissance en 2011
Si les prévisions de déficit et de dette ne devraient pas être affectées par les révisions de l'INSEE, le gouvernement ayant bâti son budget sur l'hypothèse d'une croissance de 1,5% cette année. Il n'en va pas de même pour 2011.
"La croissance des derniers mois est essentiellement due au ralentissement du déstockage, voire au restockage de certaines entreprises", relève Eric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). "Ce redémarrage technique va se poursuivre encore un ou deux trimestres, mais ensuite la croissance sera molle", prédit Eric Heyer.
Selon lui, la fin du rebond technique de l'économie va ainsi coïncider avec l'arrêt des mesures de relance et l'entrée en vigueur du plan d'austérité, soit "un changement de cap radical de l'orientation budgétaire".
Quid du dynamisme de l'économie française sans les mesures de soutien ?
Outre les aides à l'investissement local, aux PME, aux contrats aidés ou à l'embauche d'apprentis, l'opportune "prime à la casse" vivent leurs derniers jours.
"Il faut s'attendre dans les prochains mois à un ralentissement de la consommation, traditionnel moteur de la croissance française, prévient Jean-Christophe Caffet. "D'autant plus que, si on veut voir l'investissement repartir, il faudra que les entreprises augmentent leur taux de marge, qui est très bas, ce qui se fera au détriment de l'emploi et des salaires et donc du pouvoir d'achat", estime-t-il.
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