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La compagnie française MyFerryLink indésirable à Douvres

La Commission de la concurrence britannique revient à la charge dans le dossier MyFerryLink. Dans une décision provisoire rendue publique mardi, elle lui interdit d’exploiter ses ferries depuis le port anglais de Douvres vers Calais. L’avis définitif sera annoncé en juin.
Article rédigé par Evelyne Chatelais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (MyFerryLink indésirable à Douvres © Maxppp)

Le bras de fer entre la compagnie maritime française MyFerryLink se durcit avec un nouvel épisode côté britannique, où les marchés sont examinés par la Competition and markets authority (CMA). Dans une décision préliminaire rendue publique mardi, cette commission confirme l’interdiction faites à ses ferries d’opérer depuis le port anglais de Douvres.

La CMA avait déjà pointé du doigt les bateaux de MyFerryLink, qui appartiennent au groupe Eurotunnel. Les trois ferries sont exploités par une coopérative de salariés (Scop) depuis la liquidation de SeaFrance.

Les raisons d'un conflit transmanche

Le gendarme britannique de la Concurrence s’est emparé du dossier il y a un an en s’appuyant sur les activités d’Eurotunnel. Elle estimait qu’en ajoutant un service maritime à la gestion du tunnel sous la Manche, Eurotunnel avait en quelque sorte trop de puissance sur le marché des liaisons transmanche. Il lui était reproché de grignoter plus de la moitié du marché avec le risque de faire grimper les tarifs. Un premier veto avait été cassé, mais la CMA a repris le dossier.

Quel avenir pour la desserte ?

Pour le moment, il semble que les traversées puissent continuer. Mais si la commission confirme en juin sa décision provisoire, MyFerryLink devra cesser sa desserte de Douvres depuis Calais, dans les six mois. La compagnie a immédiatement prévenu qu’elle ferait appel de la décision, si elle est actée le mois prochain. MyFerryLinks, qui emploie près de 600 salariés, a reçu le soutien du gouvernement par le biais du secrétariat d’Etat aux Transports.

Les dates clés de la procédure

Juin 2012 : la justice française choisit Eurotunnel pour reprendre trois navires de SeaFrance, la ligne MyFerryLink est exploitée par une coopérative de salariés

Juin 2013 : la Commission de la concurrence et de marchés britannique (CMA) interdit l’exploitation depuis le port de Douvres aux ferries d’Eurotunnel

Décembre 2013 : la décision est cassée par le tribunal d’appel

Mars 2014 : la CMA revient à la charge en affirmant qu’elle est bien décisionnaire

Mai 2014 : la CMA redonne une décision provisoire d’exploitation au départ du port de Douvres

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