L'Italie dit non au nucléaire : EDF et Areva devront revoir leur stratégie
Ce référendum populaire abroge une loi adoptée l'an dernier par le gouvernement de Silvio Berlusconi pour relancer le programme nucléaire italien, suspendu par un précédent référendum en 1987, un an après la catastrophe de Tchernobyl. Avec un taux de participation de 57%, bien supérieur au quorum nécessaire (50%), le référendum a tourné à la démonstration de force contre le nucléaire puisque près de 95% des votants ont marqué leur opposition à l'atome.
Conséquence directe: les entreprises françaises vont devoir repenser leur stratégie. Le groupe italien Enel s'était allié avec le français EDF pour construire quatre réacteurs EPR à partir de 2014 en vue d'une mise en service en 2020. Un autre groupe français, GDF Suez observait avec intérêt le marché italien. "Les résultats de ce référendum sonnent le glas de l'accord entre le français EDF et l'italien Enel impulsé en avril 2010 par MM. Sarkozy et Berlusconi", s'est réjoui le réseau associatif Sortir du nucléaire.
EDF, qui construit un réacteur de nouvelle génération EPR à Flamanville (Manche) et prévoit d'en construire un second à Penly (Seine-Maritime), est le premier producteur nucléaire mondial. Détenu à 84,5% par l'Etat, il exploite les 58 réacteurs français. Le groupe Areva est le premier constructeur mondial de réacteurs nucléaires, détenu à près de 90% par l'Etat (essentiellement le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives - CEA).
Caroline Caldier, avec agences
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