L'inquiétude grandit sur les places financières mondiales
La journée d’hier a été marquée par une accumulation de mauvaises nouvelles propres à détourner les opérateurs des actions. La Bourse de Londres a plongé de 3,06%, celle de Francfort de 2,14% et celle de Paris de 2,83%. Madrid a cédé 3,37%, Milan 2,30%, Amsterdam 2,93%, la Bourse suisse 2,68%, Stockholm 3,56% et Varsovie 4,33%.
Parmi les statistiques économiques publiées hier, les investisseurs se sont inquiétés d'une avancée de 0,4% en novembre des stocks des entreprises aux Etats-Unis par rapport à octobre, et du recul de 0,9% des ventes des chaînes de magasins aux Etats-Unis lors de la semaine du 7 au 12 janvier. Cela témoigne d'un ralentissement de la demande aux Etats-Unis, la première économie mondiale.
La déprime a également été alimentée par un entretien de l'ancien président de la Réserve Fédérale (Fed) Alan Greenspan au Wall Street Journal, affirmant que les Etats-Unis étaient déjà entrés en récession. "Clairement, les symptômes sont là. Les récessions n'arrivent pas doucement. Elles se signalent généralement par une discontinuité sur le marché, et il est tout à fait possible de décrire ainsi les chiffres des dernières semaines", a déclaré celui dont la voix reste très écoutée sur les marchés financiers, après 18 ans à la tête de la Fed.
Le secteur bancaire a également lancé de nouveaux signaux d'alerte. La première banque mondiale, l'américaine Citigroup, a annoncé hier une perte trimestrielle abyssale de près de 10 milliards de dollars, liées à des dépréciations d'actifs de 18,1 milliards. La banque a tâché de rassurer les investisseurs sur la poursuite de ses activités en réussissant à lever 14,5 milliards d'argent frais, auprès d'investisseurs essentiellement asiatiques. La banque immobilière allemande Hypo Real Estate a vu son bénéfice imposable fondre en 2007 à 890 millions d'euros, contre 1,2 milliard d'euros un an plus tôt. Enfin l'américaine Merrill Lynch a indiqué avoir levé 6,6 milliards de dollars par placement privé d'actions nouvelles, portant à 12,8 milliards de dollars sa recapitalisation face aux pertes engendrées par le "subprime".
Caroline Caldier avec agences
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