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L'euro accentuait ses pertes lundi. La monnaie européenne était en recul face au dollar et au yen

La méfiance des marchés face aux incertitudes sur les finances de certains membres de la zone euro expliquait ce recul, après l'abaissement vendredi par Moody's de la note de l'Irlande.Moody's avait abaissé deux jours auparavant la note de l'Espagne, pays, qui suscite des inquiétudes en raison de son poids économique dans la zone euro.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
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Euros (AFP/)

La méfiance des marchés face aux incertitudes sur les finances de certains membres de la zone euro expliquait ce recul, après l'abaissement vendredi par Moody's de la note de l'Irlande.

Moody's avait abaissé deux jours auparavant la note de l'Espagne, pays, qui suscite des inquiétudes en raison de son poids économique dans la zone euro.

Lundi, d'ailleurs, l'OCDE n'a pas gommé le pessimisme ambiant en affirmant que la croissance espagnole devrait rester "molle".

Signe des inquiétudes du marché, le franc suisse -toujours considéré comme une devise refuge - enregistrait lundi un nouveau record face à l'euro, cotant jusqu'à 1,2684 franc suisse pour un euro un plus haut historique.

Phil Mchugh, un analyste de TorFX, soulignait le pessimisme ambiant à court et moyen terme. "2011 n'apportera pas de répit à la monnaie unique", assurait-il, en estimant "inévitable" que d'autres pays fragiles de la zone euro subissent le même sort que la Grèce et l'Irlande. Pour lui, la "viabilité" de la monnaie unique repose désormais sur "la patience" de l'Allemagne.

Une autre voie ?
Alors que les états européens sont engagés dans une course à la diminution de la dépense publique afin de rassurer les marchés, les économistes qui se décrivent comme "atterrés" ont estimé lundi que pour prévenir une crise de la zone euro , il fallait organiser une véritable solidarité entre les Etats membres et "desserrer l'étau des marchés financiers".

Dans un communiqué, ces économistes, qui veulent débattre des choix de olitique économique pris après la crise et remettre en cause "le pouvoir de la finance", proposent deux stratégies, qui permettraient d'éviter, selon eux, un éclatement de la zone euro .

La première consisterait à "garantir la dette publique" des pays de la zone euro et à ramener les taux d'intérêt des pays du Sud au niveau des pays du Nord, vers trois pour cent. Elle s'articulerait autour de plusieurs mesures, par exemple laisser les Etats se financer directement auprès de la Banque centrale européenne à bas taux d'intérêt pour "desserrer le carcan des marchés financiers", ou faire en sorte que les pays de la zone se portent "garants de la dette de chacun des Etats".

Il s'agirait encore d'"abaisser les taux d'intérêt exorbitants des titres émis par les pays en difficulté depuis la crise", "faire assumer les pertes des banques en faillite par leurs créanciers" ou "mettre en place en Europe un prélèvement exceptionnel sur les grosses fortunes".

Seconde stratégie envisagée, "réduire immédiatement les dettes publiques", en faisant "payer ceux qui ont bénéficié des bulles financières et immobilières".

Quatre chercheurs sont à l'origine du " manifeste des économistes atterrés" : Philippe Askenazy (CNRS), Thomas Coutrot (coprésident d'Attac), André Orléan (EHESS) et Henri Sterdyniak (OFCE). Depuis sa publication mi-septembre, il a recueilli 2.780 signatures d'économistes, universitaires ou autres citoyens, le plus souvent étiquetés à gauche.

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