L'équipementier automobile renoncerait à demander au tribunal de commerce de Niort sa mise en redressement judiciaire
L'annulation de la demande, rendue publique par les syndicats de l'entreprise, a été prise "en raison "d'éléments nouveaux".
L'entreprise Heuliez se débat pour sa survie depuis plusieurs mois et attend des offres concrètes de reprise.
"Quatre repreneurs potentiels ont effectué des propositions de reprise", a affirmé un représentant de la CFE-CGC. Selon les syndicats, la proposition la plus aboutie est celle d'un fonds d'investissement américain, une autre vient d'un fonds asiatico-allemand, la troisième d'une association de deux investisseurs français et allemand et la quatrième est celle de l'homme d'affaires turc Alphan Manas, qui a surenchéri sur sa première offre de fin mars.
Depuis des mois, l'entreprise est ballotée entre faux espoirs et promesses non tenues.
Elle avait déjà demandé le 26 octobre 2008 l'ouverture d'une procédure de sauvegarde pour des raisons économiques. Elle avait été placée le 15 avril 2009 en redressement judiciaire avec poursuite d'activité pour une période de six mois. En juillet 2009, 400 personnes sur les 1000 salariés d'Heuliez, basé à Cerizay (Deux-Sèvres), avaient été licenciées à la suite d'un plan de reprise montée par le groupe Bernard Krief Consulting (BKC). Ce plan n'a pas permis, en définitive, de sauver la société.
Heuliez espère être de nouveau placé en redressement judiciaire avec poursuite d'activité. La venue d'un repreneur éviterait à la société une liquidation judiciaire.
Une bataille très politisée
Ce dossier est devenu emblématique des difficultés du secteur automobile. Il fait l'objet d'une bataille politique pour la recherche d'une solution de reprise, partagée entre le ministère UMP de l'Industrie, Christian Estrosi, un proche de Nicolas Sarkozy; et le conseil régional de Poitou-Charentes, dirigé par la socialiste Ségolène Royal.
L'avenir d'Heuliez dépend pour l'essentiel du développement de la Mia, un véhicule électrique qui a été présenté au dernier salon de Genève. Ses autres activités, comme l'emboutissage, ont fortement ralenti ces dernières années. L'Etat a promis un apport de 10 millions d'euros via le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et la région Poitou-Charentes s'est engagée à hauteur de cinq millions d'euros dans le cadre d'un pacte d'actionnaires.
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