L'Elysée tous azimuts sur la crise financière en France
Malgré la crise financière qui, partie des Etats-Unis, s’étend aujourd’hui à l’Europe, les dirigeants des banques et des compagnies d’assurance français sont sortis plutôt sereins et rassurés de leur réunion organisée hier à l’Elysée avec Nicolas Sarkozy.
Le gouvernement annoncera avant la fin de la semaine "de nouvelles dispositions" en matière de financement de l’économie. Mais quoi qu’il arrive, le chef de l’Etat a d’ores et déjà pris "l’engagement solennel" que la sécurité et la continuité du système financier français seraient garanties.
Confirmation ce matin du Premier ministre François Fillon qui, s’il reconnaît que les banques françaises "ne sont pas à l'abri de difficultés" liées à la crise financière mondiale "équivalente à celle de 1929", assure dans une interview au quotidien Les Echos, que l'Etat français empêchera une quelconque "faillite".
_ “S'il devait y avoir un incident sur un établissement français, on le traite là maintenant, tout de suite. (...) Nous ne nous interdisons aucune solution. Si une banque française a des difficultés, l'Etat peut faciliter son adossement, prendre une participation comme nous l'avons fait avec Alstom et hier avec Dexia. Nous nous donnerons les moyens d'empêcher un sinistre financier majeur. Il n'y aura pas de faillite”, insiste le chef du gouvernement.
Le livret A pourrait être mis à contribution : le Premier ministre explique qu'il envisage de réaffecter au financement de l'économie “les excédents de la collecte” du livret A.
_ Car jamais le livret A ne s'est aussi bien porté : fin juillet, les fonds s'élevaient à 128,1 milliards d'euros -- une hausse de 9,8% en un an.
Même ton rassurant de la part de la ministre de l’Economie Christine Lagarde, pour qui "nous avons toutes les raisons de penser" que le secteur bancaire tricolore est "solide".
Reste que pour la première fois en 14 ans, l'Etat français est intervenu hier pour sauver une banque, la franco-belge Dexia. Cela n'était pas arrivé depuis le Crédit Lyonnais. Paris, Bruxelles et Luxembourg ont ainsi apporté 6 milliard 400 millions d'euros pour sauver l'établissement de la faillite.
Et aujourd’hui, les yeux se tournent vers la Caisse d'Epargne, qui selon un article du Canard Enchaîné, serait à la recherche de 6,5 milliards d'euros pour consolider sa situation financière affaiblie par la crise. Des informations "catégoriquement" démenties par la direction du groupe.
Alors, comment réagissent les Français face à cette crise financière, à ses sautes d’humeur et à ses rumeurs ? Dans ce climat incertain, de nombreux petits épargnants s'interrogent à propos de leurs économies mais ne semblent pas, pour l’heure, céder à la panique.
Cécile Mimaut, Guillaume Gaven avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.