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L'agence de notation Standard and Poor's a reconnu avoir diffusé par erreur un message à certains de ses abonnés.

"Suite à une erreur technique, un message a été automatiquement diffusé à certains abonnés au portail de S&P Global Crédit indiquant que la note de crédit de la France avait été changée", précise le communiqué de l'agence.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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  (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

"Suite à une erreur technique, un message a été automatiquement diffusé à certains abonnés au portail de S&P Global Crédit indiquant que la note de crédit de la France avait été changée", précise le communiqué de l'agence.

"Ce n'est pas le cas : la note de la République française est inchangée à "AAA", assortie d'une perspective stable, et cet incident n'est pas lié à une quelconque activité de surveillance de la note", ajoute l'agence de notation.

Cette erreur, sur laquelle l'agence de notation a promis de faire la lumière, intervient alors que l'écart entre le taux des obligations à 10 ans de l'Allemagne et de la France sur le marché de la dette a atteint un nouveau record historique jeudi, au-delà des 170 points de base. Un écart qui reflète la différence de traitement entre les deux pays, pourtant l'un et l'autre notés triple A. Mi-octobre, l'agence Moody's Investors Service avait donné un premier coup de canif au triple A de la France, en annonçant qu'elle se donnait trois mois pour déterminer si sa perspective "stable" restait justifiée au vu de la dégradation de la situation économique.

Cette décision a conduit le gouvernement français à annoncer, lundi, un nouveau plan d'austérité, qui prévoit des économies de 7 milliards d'euros en 2012. Ce plan s'ajoute à un précédent train de mesures d'austérité fin août censées rapporter 12 milliards de recettes supplémentaires en 2011 et 2012.

Une enquête a été ouverte

Le ministre des Finances, François Baroin a déclaré avoir demandé aux régulateurs d'enquêter sur les causes et les éventuelles conséquences de l'erreur, qu'il a qualifiée de "rumeur assez choquante d'informations qui ne correspondent à aucun fondement". "On ne laissera aucun message négatif passer. On a une stratégie, on a un rendez-vous en matière de déficits qui est fixée. On ne variera pas d'un iota", a-t-il déclaré à Lyon en marge d'une conférence de l'économie. Une demande qui a été entendue, puisque l'Autorité des marchés financiers a annoncé jeudi soir qu'une enquête avait été ouverte. "L'AMF a également contacté l'ESMA, autorité de supervision financière européenne, au titre de ses compétences de contrôle des obligations professionnelles des agences de notation", a annoncé le gendarme des marchés dans un communiqué.

La France bénéficie actuellement de la meilleure note possible de la part de Moody's et des deux autres grandes agences, Standard & Poor's et Fitch Ratings. Cela lui permet d'emprunter sur les marchés dans des conditions théoriquement très favorables. Les agences de notation, qui évaluent pour les investisseurs la capacité des Etats ou des entreprises à honorer leur dette, sont accusées de dicter leur loi aux gouvernements de la zone euro, qui multiplient les gages de bonne volonté à l'égard des marchés pour ne pas mettre en péril le financement de leur dette.

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