"Les barrages vont rester la propriété de l'État français" assure un porte-parole de la Commission européenne
Selon le porte-parole de la représentation en France de la Commission européenne, il ne faut pas confondre la privatisation et l'ouverture à la concurrence souhaitée par l'Union européenne.
Une nouvelle manifestation a lieu mercredi 8 mai dans les Hautes-Alpes contre la "privatisation" des barrages hydroélectriques, demandée par l'Union européenne face au quasi-monopole d'EDF qui gère 85% du parc hydraulique en tant qu'acteur public de l'énergie. "Les barrages vont rester la propriété de l'Etat français", assure sur franceinfo Guillaume Roty, porte-parole de la représentation en France de la Commission européenne
franceinfo : Pouvez-vous rassurer les opposants ?
Guillaume Roty : Il faut distinguer deux choses, il y a privatisation et ouverture à la concurrence. On mélange un peu les deux comme si c'était exactement la même chose mais ce n'est pas le cas. Ce dont on parle ce n'est pas d'une privatisation mais d'ouvrir à la concurrence les concessions. Donc, les barrages vont rester la propriété de l'État français. En revanche, ce que la commission a demandé, en application du droit européen, c'est qu'on fasse un appel d'offre et que ce soit le meilleur opérateur qui puisse gérer barrage par barrage, la production d'électricité hydraulique.
L'Union européenne ne demande jamais de privatiser quoi que ce soit. En France, il y a déjà des barrages hydroélectriques qui sont opérés par des opérateurs privés dans le Midi, le Rhône et ils répondent à leur obligation de service public.
La France a évité cette ouverture pendant plus de dix ans. Pourquoi cela n'a-t-il pas été fait avant ?
Cela fait plusieurs années que l'on discute avec la France de ce sujet-là. Ce qu'on a fait récemment, c'est que l'on a envoyé une lettre de mise en demeure, c'est la première étape de la procédure d'infraction au droit européen. On l'a fait aussi pour d'autres pays européens en partant du constat qu'il fallait que tout ça se fasse en même temps.
Si la France ne fait pas ce qu'il faut, que va-t-il se passer ?
Il y a plusieurs étapes de discussions successives et si à la fin il y a la conclusion que la France ne respecte pas le droit européen, il y a la possibilité de porter ce différend devant la Cour européenne de justice.
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