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La fin d'un coup de pouce fiscal pour aider les entreprises à se robotiser

Depuis deux ans, cet avantage fiscal permettait aux entreprises d'amortir leurs machines et donc de se moderniser et de gagner en compétitivité. Il prend fin ce vendredi.

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Fabrication de machines pour l'agroalimentaire (image d'illustration). (FRANÇOIS DESTOC / MAXPPP)

La fin du quinquennat marque aussi la fin d'un coup de pouce fiscal bien utile en faveur de l'investissement industriel. Ce dispositif, baptisé suramortissement, ou déduction exceptionnelle en faveur de l'investissement, s'arrête vendredi 14 avril et ce, au grand dam des entreprises qui en bénéficiaient. Créé il y a deux ans, il est moins connu du grand public que certaines mesures phares en faveur des entreprises, comme le Pacte de responsabilité, le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) ou la prime à l'embauche. Il a pourtant permis à de nombreuses entreprises de moderniser leur outil de travail à moindre coût en permettant de déduire de leur bénéfice fiscal 40 % des sommes engagées sur des investissements productifs.

Ce clap de fin est dénoncé par plusieurs groupements d'entreprises industrielles. "On ne comprend pas pourquoi, quand on propose un dispositif intelligent qui fonctionne, on arrête", déplore Sophie Demesse, la directrice générale de Como, une TPE industrielle de sept salariés basée à Courbevoie, en banlieue parisienne. "Et les chiffres le prouvent", rappelle-t-elle. Selon la Fédération des industries mécaniques (FIM), les ventes de robots ont progressé de 15% en 2016, preuve selon la FIM que la mesure gouvernementale mérite d'être reconduite. 

Il faut vraiment nous aider à investir.

Sophie Demesse, directrice générale de Como

à franceinfo

Chez Como par exemple, il y a un an, Sophie Demesse a pu investir dans une machine à commande numérique pour fabriquer les piges de contrôle sur mesure, ces petits cylindres en acier qui servent à contrôler le diamètre intérieur d'une pièce industrielle. Como est la dernière entreprise en France à les fabriquer, c'est un marché de niche et les clients sont parfois prestigieux à l'image de Safran, Arcelor Mittal, Siemens ou Vallourec.

Une économie de 20 000 euros

Sophie Demesse a dû emprunter 200 000 euros, soit le quart de son chiffre d'affaires, pour aquérir cet outil essentiel et en finir avec ses machines à commande manuelle. "Avec ce système automatique, explique-t-elle, on a augmenté la productivité et la qualité de nos pièces et on a amélioré l'offre produit auprès de nos clients". Grâce au dispostif de suramortissement du gouvernement, la directrice générale de Como a réalisé "une économie de 20 000 euros", ce qui lui permet de "réinvestir sur d'autres machines".

En supprimant le coup de pouce fiscal en faveur de l'investissement industriel, le gouvernement a économisé 350 millions pour 2017. Pour la patronne de Como, c'est une mauvaise décision : "Quand on investi sur une machine aussi conséquente et qu'il y en a pour cinq ans de dettes, parfois on se demande si on a raison. On est quand même inquiet de pouvoir s'assurer que son entreprise fonctionne". 

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