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L'acteur américain Danny Glover à Paris pour soutenir les salariés de l'usine Nissan dans le Mississippi

L'acteur américain Danny Glover était à Paris mercredi 12 octobre pour dénoncer les "pratiques anti-syndicales" à l'usine Nissan de Canton, dans le Mississippi (États-Unis). 

Article rédigé par franceinfo, Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'acteur américain Danny Glover à Paris le 12 octobre 2016 pour soutenir les salariés de l'usine Nissan dans le Mississippi (RADIO FRANCE / RAPHAËL EBENSTEIN)

Une chorale de gospel... et un T-shirt qui s'arrache mercredi 12 octobre place Saint-Michel à Paris. S'y dessine une photo de Danny Glover avec la mention de sa célèbre réplique du film L'Arme fatale"I'm too old for this shit" [Je suis trop vieux pour ces conneries], ainsi qu'un slogan appelant Renault-Nissan à respecter les droits civiques dans le Mississippi.

Loin des écrans de cinéma, l'acteur américain s'est rendu à Paris, afin de soutenir une délégation du United Auto Workers (UAW). Le principal syndicat du secteur automobile aux États-Unis dénonce les pratiques jugées anti-syndicales de Nissan, dont Renault est le principal actionnaire, dans son usine de Canton (Mississippi, États-Unis) où les Noirs constituent la majorité des salariés. 

"Nissan dialogue avec les syndicats ici en France, mais pas là-bas, a expliqué Danny Glover. On veut alerter le peuple français sur notre cas. Les droits des travailleurs sont des droits civiques."

Un T-shirt à l'effigie de l'acteur américain Danny Glover pour défendre les droits civiques des salariés de Renault-Nissan dans le Mississippi, le 12 octobre 2016 (RADIO FRANCE / RAPHAËL EBENSTEIN)

Renault-Nissan ne traite pas correctement ses salariés dans le Mississippi

Derrick Johnsson

à Paris, le 12 octobre 2016

"Nous demandons à ce que les salariés de Renault-Nissan dans le Mississippi soient autorisés à se syndiquer, comme c'est le cas en France", acquiesce Derrick Johnson, le président de la principale association pour les droits civiques dans le Mississippi. Les manifestants dénoncent notamment des "menaces individuelles et collectives", "des interrogatoires intrusifs de la direction", l'interdiction de porter des T-shirts à l'effigie du syndicat UAW, ainsi que des réunions d'information obligatoires sur les problèmes posés par les syndicats.

Nissan conteste ces accusations. En juin dernier, la venue d'une délégation de syndicalistes américains n'a rien donné, Carlos Ghosn, le PDG du groupe Renault-Nissan, n'ayant pas souhaité les recevoir. Mercredi, les manifestants ont tenté de l'interpeller en se rendant également au Mondial de l'Automobile de Paris.

À Paris, le 12 octobre 2016, manifestation de soutien aux salariés de l'usine Nissan dans le Mississippi (RADIO FRANCE / RAPHAËL EBENSTEIN)

Les manifestants ont reçu le soutien des syndicats français CFDT, CGT et FO, ainsi que de Christian Hutin. Le député du Nord (Mouvement républicain et citoyen) s'est rendu cette année dans l'usine de Canton : "L'ambiance là-bas est absolument terrible. Elle ressemble à ce qu'on peut voir dans le célèbre film "Mississippi Burning". Un endroit où le Mississippi profond n'a pas changé. Or la France se trouve là-bas. Et la France ne peut pas accepter cela."

Le reportage à Paris de Raphaël Ebenstein

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