Fralib : quand les ouvriers deviennent patrons
Dans cette coopérative, tous les ouvriers sont également les patrons. Ils ont su faire de leur chômage une force.
C'est une coopérative unique en son genre. "Il n'y pas de patron ici. Ce ne sont que des coopérateurs. On est 58 patrons si vous préférez. Nous, on préfère dire coopérateurs", explique Olivier Leberquier, président du conseil d'administration de la Scop. Il y a dix ans, leur entreprise Unilever produisait les thés Lipton et les tisanes Elephant mais a voulu délocaliser sa production en Pologne. 1 336 jours de grève plus tard, les salariés fondent une Scop. Ce tour de magie a été opéré grâce à la solidarité : chaque ouvrier a reversé une partie de ses 3 000 euros de prime de licenciement pour fonder cette coopérative.
Une solidarité à toute épreuve
"Cette machine est à nous. Cette usine est à nous. C'est une fierté", sourit Nasrine Aïssaoui, opérateur machine. La solidarité est toujours le mot d'ordre et la souplesse du travail est une réalité. Yves Flohic, responsable des achats, remplace un camarade sur la ligne de production : "Quand il manque du monde, on se relaie à plusieurs." Pas d'actionnaires, pas de dividendes, une grille de salaire simplifiée, mais ce modèle économique à part n'est pas encore rentable et dépend de dons. Le chiffre d'affaires a tout de même explosé ces dernières années.
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