Industrie de la charcuterie "dans le rouge" : Christiane Lambert appelle les distributeurs "au réalisme" face à leurs "marges excessives"
Christiane Lambert, présidente de la Fédération des entreprises françaises de charcuterie traiteur (FICT), lance mardi 1er octobre sur franceinfo "un appel au réalisme" en direction de la grande distribution alors que le secteur de la charcuterie est "dans le rouge". L’ancienne présidente de la FNSEA demande une revalorisation des prix d'achat aux industriels.
Le saucisson, les rillettes, les jambons blanc séduisent toujours autant les Français et restent des produits "incontournables de la consommation", mais les entreprises du secteur n'ont pas la forme. "Sur l'année 2023, 30 % des entreprises qui transforment le porc en charcuterie ont été dans le rouge", précise Christiane Lambert. Le secteur a dû faire face à une hausse des prix de l’énergie et des matières premières.
Augmentation de charges
"Il y a eu différentes hausses de charges très importantes qu'ils n'ont pas pu répercuter en raison de la pression sur les prix, notamment lors des négociations commerciales", explique-t-elle. "On ne peut pas avoir des entreprises dans le rouge durablement. Il va falloir tenir compte des augmentations de charges que nous connaissons", déclare Christiane Lambert. Le secteur de la charcuterie est "très utilisateurs d'énergie pour chauffer, stériliser, transformer. Ce sont des impacts importants", explique-t-elle.
Derrière, de nombreux emplois risquent d'être menacés à terme : "Parmi les industries agroalimentaires, ce sont les entreprises de charcuterie qui ont le taux d'emploi le plus élevé", avec "32 000 salariés", rappelle Christiane Lambert. "Un fleuron de l'industrie française", selon elle. Un fleuron fragilisé face "aux superpouvoirs des distributeurs". Il y a déjà eu "des arrêts d'un certain nombre d'entreprises", s'inquiète-t-elle.
Marges "excessives", "abusives parfois"
Christiane Lambert alerte "suffisamment tôt en amont" des négociations sur les prix avec les distributeurs. "Ils communiquent beaucoup. Leur communication, c'est toujours sur des prix plus bas. ‘Venez chez moi, c'est moins cher’. On connaît ça depuis des années. Malheureusement, on sait les dégâts que cela a causé avec beaucoup d'entreprises en difficulté", déplore-t-elle.
La représentante des entreprises de charcuterie traiteur se dit attentive "au pouvoir d'achat des consommateurs" mais estime "qu'il faut que les distributeurs regardent aussi quelles marges ils appliquent". "Le secteur de la charcuterie, c'est le rayon qui génère le plus de marges. C'est un peu la vache à lait des distributeurs", dénonce-t-elle. "Nous ne pouvons pas continuer à être le secteur qui leur permet d'avoir des marges excessives, presque abusives parfois, au détriment des entreprises qui connaissent des difficultés", estime Christiane Lambert.
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