Vidéo ISF : "On a beaucoup exagéré cette idée de la fuite des entrepreneurs", estime le sociologue Alexis Spire

"J'assume totalement cette politique parce que c'est la seule manière de faire redémarrer le moteur de la production", a dit le président de la République Emmanuel Macron lors du débat citoyen qui s'est tenu à Bourg-de-Péage, dans la Drôme, le 24 janvier 2019. A-t-il raison demande Eric Fottorino, directeur de l'hebdomadaire Le 1, au sociologue Alexis Spire ?

"Il y a plusieurs choses, mais d'abord, on a des chiffres de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) qui montrent qu'il n'y a pas tant de gens que cela qui sont partis à cause de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Donc, on a beaucoup exagéré cette idée de la fuite des entrepreneurs", explique ce directeur de recherche au CNRS.

"Les très riches, qui ont une part de leur patrimoine très majoritairement financière, ont été exonérés de l'ISF"

"Il faut aussi avoir en tête que ce n'est pas tout à fait une suppression de l'ISF. C'est une transformation en impôt sur la fortune immobilière (IFI). Du coup, cela reporte sur des moyennement riches, et ce sont les très, très riches qui ont une part de leur patrimoine très majoritairement financière, qui ont été comme ça exonérés de l'ISF", précise l'un des invités du troisième numéro du magazine "Ouvrez le 1" sur Franceinfo (canal 27).

"La troisième chose, c'est qu'il y avait deux impôts qui étaient relativement populaires et considérés comme justes, dans l'enquête que j'ai menée : l'impôt sur le revenu et l'impôt sur la fortune, parce que ce sont des impôts progressifs. Paradoxalement, on a décidé de transformer un impôt considéré comme juste par une majorité de la population en impôt sur la fortune immobilière pour toucher le haut des classes moyennes ou une toute petite partie des classes aisées, et de façon beaucoup plus marginale", développe Alexis Spire.

Extrait du magazine "Ouvrez le 1" diffusé mercredi 30 janvier 2019 sur Franceinfo (canal 27).

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