"De toute façon, il faudra donner les sous" : à Toulouse, les contribuables s'interrogent sur la mise en place du prélèvement à la source
Certains sont satisfaits de ne plus avoir à s'en préoccuper, d'autres se posent beaucoup de questions et appréhendent une galère.
Plus que quelques jours avant que vos revenus ne soient prélevés à la source, directement depuis votre salaire. Après le 1er janvier, le montant de votre feuille de paie va changer. De quoi faire grimacer Jérôme : pour ce Toulousain, le prélèvement à la source, c'est un peu le saut dans l'inconnu. "Je travaille dans un laboratoire d’analyses et mon activité secondaire, c’est agriculteur. Donc j’espère qu’avec mon comptable, on arrivera à trouver des solutions."
Nombreuses demandes dans les centres d'impôts
C’est justement pour éviter les galères que Leïla a voulu prendre les devants. Elle est arrivée au guichet de son centre des impôts avec un tas de questions. "Je prends ma matinée pour venir ici donc je pensais repartir contente. Ben non. Je repars bredouille". Parce que, selon elle, aucun agent n’a pu la renseigner. La jeune femme vient de recevoir son avis d’imposition. Elle doit payer avant le mois de mars mais comme elle est sans emploi, elle se demande si un éventuel prélèvement à la source ne va pas la mettre en difficulté financière. "Je leur ai demandé si en janvier, il y allait avoir un prélèvement. Ils n’ont pas su me répondre". Selon Leïla, ce manque d’information sur la mesure est regrettable. "Je n’ai eu que le prospectus glissé dans le dernier courrier des finances publiques, poursuit-elle. Et quand on a des questions précises ça ne suffit pas."
Ce n’est pas le prélèvement à la source qui a poussé Kamel à venir au centre des finances publiques du centre-ville. Cet auto-entrepreneur n’a même pas posé la question, pas vraiment stressé par la mesure. "Pas plus que ça. Ça va être une taxe comme une autre. De toute façon il faudra les donner [les sous], on n’a pas le choix".
L'impôt lissé sur 12 mois
Le prélèvement à la source arrange même plutôt Manuel. Il ne connaît pas le taux qui sera déduit de son salaire mais au moins il n’aura plus à se soucier de payer. "Je suis un mauvais payeur on va dire. Tout ce qui était impôts, taxe d’habitation, j’étais un peu laxiste dessus. Je prenais mon temps. Ça va simplifier les choses. Du coup, on n’aura pas à sortir une grosse somme d’un coup comme ça ou à économiser un peu tous les mois parce que des fois, ce n’est pas évident d’économiser non plus."
Le règlement des impôts en une seule fois ne faisait pas vraiment du bien aux finances de Lems, un cuisinier plutôt favorable à la réforme. "Peut-être que ça fait longtemps que ça aurait dû être fait" dit-il en prenant l'exemple d'autres pays européens qui ont déjà franchi le pas. "Au moins c'est clair, il n'y a pas plus à payer".
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