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Pouvoir d'achat : avant Emmanuel Macron, comment les politiques ont tenté de séduire les classes moyennes

En mal de popularité, le président de la République promet une baisse d'impôt pour reconquérir les classes moyennes. Un exercice courant chez les gouvernants qui ont par le passé multiplié les mesures en direction de ces catégories de Français.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nicolas Sarkozy (2007), Jacques Chirac (2002) et Lionel Jospin (2000). (AFP)

Emmanuel Macron a indiqué, lundi 15, mai sur TF1, vouloir "concentrer" deux milliiards d'euros de baisses d'impôts sur les classes moyennes d'ici 2027, sans détailler les pistes envisagées. Défiscalisation des heures supplémentaires, baisse de l'impôt sur le revenu, suppression de la vignette auto, bien avant l'actuel président de la République, de Jacques Chirac à Nicolas Sarkozy en passant par Lionel Jospin, les dirigeants politiques ont mis en place différentes stratégies pour tenter d'obtenir leurs faveurs.

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Le "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy

Cette catégorie de Français est "trop riche pour être pauvre et trop pauvre pour être riche", disait Nicolas Sarkozy, en parlant des classes moyennes. L'ancien président de la République a capté une part importante des classes moyenne en 2007 grâce à son slogan "Travailler plus pour gagner plus" avec une mesure symbolique : la défiscalisation des heures supplémentaires. Cette mesure s'articulait de la manière suivante : moins de cotisations sociales et moins d'impôts sur les heures supplémentaires, donc en théorie, plus d'argent à la fin du mois. Mais la crise financière de 2008/ 2009 va mettre à mal ce dispositif qui ne pourra pas jouer à plein car il n'y aura pas de quoi travailler "plus" en raison de la forte hausse du chômage.

Finalement en 2012, les électeurs se souviendront surtout des mesures de Nicolas Sarkozy en faveur des Français les plus aisées, notamment le bouclier fiscal.

La baisse de l'impôt sur le revenu promise par Jacques Chirac

En 2002, en pleine campagne électorale pour sa réélection, le candidat-président promet une baisse sur cinq ans d'un tiers de l'impôt sur le revenu. Cet impôt est peu payé par les Français les plus modestes qui en sont souvent exonérés, la classe moyenne est sensible à cette promesse, tout comme la frange des français les plus riches d'ailleurs.

Mais les baisses d'impôts successives seront plus faibles que prévues en raison de la conjoncture économique et la baisse d'impôts promise sera deux fois moins ample que prévue. Sous les deux mandats de Jacques Chirac, une étude du CREDOC montre que la situation et le moral des classes moyennes a commencé à se dégrader.

La suppression de la vignette auto de Lionel Jospin 

En 2000, le Premier ministre socialiste de Jacques Chirac bénéficie d'une amélioration économique. Le chômage baisse depuis un an et des marges de manœuvre budgétaires apparaissent dans le budget de l'État. Pour séduire les classes moyennes, Lionel Jospin supprime la vignette auto, baisse d'un point la TVA à 19,6% et baisse les quatre premiers taux d'impôts sur le revenu ainsi que, mais dans une moindre mesure, les deux suivants, ceux qui concernent les plus aisés. Les mesures s'échelonnent jusqu'en 2002. Elles n'éviteront pas l'élimination de Lionel Jospin au 1er tour de l'élection présidentielle.

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