La défiscalisation outre-mer est-elle vraiment utile ?
Cette niche fiscale permet à des particuliers d'investir outre-mer tout en réduisant leurs impôts. Mais est-ce vraiment une bonne opération ? L'enquête de France 2.
En Guadeloupe, Philippe Chevallier, gérant de bateaux de croisière, profite de la défiscalisation outre-mer. Par exemple, plusieurs contribuables en métropole ont apporté 240 000 euros pour l'acquisition d'un bateau d'une valeur de 800 000 euros. En contrepartie, ils ont obtenu de fortes réductions d'impôts. On appelle cette niche fiscale le Girardin industriel.
Dans le détail, un contribuable qui investit 100 euros peut déduire 125 euros de ses impôts. Les sociétés des DOM-TOM peuvent ainsi se développer. Si Bercy ne touche rien, l'État est tout de même gagnant selon Philippe Chevallier, car ces investissements ont des retombées économiques en terme d'emplois directs et indirects.
Une niche indispensable outre-mer
Coralie Simmonet, spécialiste au sein d'Antilles Investissements, considère ces aides comme vitales. "Sans le maintien du dispositif, l'économie guadeloupéenne est mise en danger" assure-t-elle. Nathalie Avron, métropolitaine, défiscalise depuis 15 ans. Cela a un double intérêt pour elle : elle paye moins d'impôts et sait où son argent va.
En 2015, la défiscalisation outre-mer a représenté 860 millions d'euros qui ne sont pas rentrés dans les caisses de l’État. Certains détracteurs estiment que cet argent est investi dans des projets parfois inadaptés. "Le système ne serait pas toujours efficace. La Cour des comptes recommande d'ailleurs de supprimer le dispositif", explique Margaux Manière, journaliste de France 2. Mais le dispositif, de plus en plus encadré, a été prolongé jusqu'en 2020. "C'est un 'mal' nécessaire, mais je trouve que c'est plutôt un bien pour l'outre-mer", conclut le député Patrick Ollier (LR).
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