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Six chiffres sur la flambée de l'immobilier à Paris

Le prix du mètre carré à Paris a dépassé le seuil des 10 000 euros, selon les notaires du Grand Paris. Leur étude, publiée jeudi, témoigne d'un explosion des tarifs immobiliers. 

Article rédigé par franceinfo - Alice Galopin
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Une nouvelle crise inédite pour le marché de l'immobilier.  (PATRICK KOVARIK / AFP)

Investir dans la pierre à Paris n'a jamais été aussi cher. C'est ce qu'indique une étude publiée par les notaires du Grand Paris et l'Insee, l'Institut national de la statistique et des études économiques. Devenir propriétaire dans la capitale exige un effort considérable pour les ménages. Coût du m2, arrondissements les plus chers, profil des acheteurs... Voici six chiffres à retenir de cette étude.

1Il faut compter 10 000 euros le m2 à Paris

La barre symbolique des 10 000 euros le mètre carré, en moyenne, pour un appartement ancien à Paris, a été franchie au mois d'août. Un chiffre encore indicatif, établi par les notaires à partir des "avant-contrats", qui permettent de donner une idée de l'état du marché.

Au deuxième trimestre 2019, de mars à juin, le mètre carré moyen s'affichait ainsi au prix de 9 890 euros, soit une hausse de 6,3% en un an. Une évolution encore plus vertigineuse à l'échelle de la décennie. Le prix du mètre carré a bondi de 57% depuis le premier trimestre 2010.

Et la flambée du foncier n'est pas prête de s'arrêter. Les faibles taux d'intérêt vont continuer de booster le marché immobilier. Selon les notaires, le prix du mètre carré pourrait grimper jusqu'à 10 280 euros en octobre prochain.

2Des quartiers à plus de 12 000 euros le m2

Dans certains arrondissements, le mètre carré a dépassé le seuil des 10 000 euros depuis plusieurs années. C'est le cas du 6e arrondissement, le plus cher de Paris, avec un mètre carré moyen à 13 920 euros. Quatre autres arrondissements affichent des prix supérieurs à 12 000 euros le m2 : les 1er, 3e, 4e et 7e arrondissements. Le quartier le plus cher revient à Odéon, où il faut compter 17 040 euros du m2.

A l'inverse, les 13e, 19e et 20e arrondissements sont les moins chers de la capitale, avec des prix au mètre carré inférieurs à 9 000 euros. Pour devenir propriétaire à moindre frais, il faudra privilégier le quartier de La Chapelle (18e arrondissement) ou celui de Pont de Flandre (19e arrondissement), où le mètre carré s'achète autour de 7 470 euros.

3Les ventes en hausse de 3% en un an

Au deuxième trimestre 2019, à Paris, le volume des ventes a augmenté de 3% par rapport à la même période en 2018. Une progression plus timide que dans le reste de la région parisienne.

Dans la petite couronne de Paris, qui regroupe les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, le nombre de ventes a progressé de 8% en un an. Dans la grande couronne, qui englobe l'Essonne, la Seine-et-Marne, le Val-d'Oise et les Yvelines, les ventes ont bondi de 15%.

Cette moindre progression des ventes dans la capitale s'explique par un parc immobilier moins important qu'en périphérie et par les prix élevés. Depuis la crise financière de 2007, qui a fait chuter les ventes à Paris, le marché n'a jamais retrouvé le même dynamisme que durant la période s'étalant de 1999 à 2007. 

490% des acquéreurs issus des classes aisées

Avec de tels prix, la propriété à Paris n'est pas accessible à tous les porte-monnaies. Résultat, les acheteurs font partie des classes les plus aisées. En 2018, 9 acheteurs sur 10 étaient issus des catégories socioprofessionnelles supérieures (artisans, chefs d'entreprise, cadres et professions intermédiaires). C'est 17% de plus qu'il y a 20 ans. Les employés et les ouvriers ne représentent plus que 5% des acquéreurs de logements à Paris, contre encore 15% en 1998. 

Mieux vaut appartenir à ces catégories socioprofessionnelles supérieures pour devenir propriétaire à Paris. Et même être en couple exerçant une profession équivalente. Car la part des couples où les deux acheteurs sont issus des catégories socioprofessionnelles supérieures est passée de 67% en 2014 à 76% en 2018. A contrario, les couples dont l'un appartient à une classe aisée et l'autre est employé ou ouvrier sont passés de 7% acquéreurs en 2014 à 5% en 2018.

5Les acheteurs sont âgés de 43 ans en moyenne

Selon les notaires, le profil des acheteurs tend à se rajeunir très légèrement. Au deuxième trimestre de 2019, l'acheteur moyen à Paris avait 43 ans, soit un an de moins que sur la période allant de 2009 à 2018. Les trentenaires sont ceux qui ont majoritairement acheté dans la capitale. Ils représentent 34% des acquéreurs à Paris au deuxième trimestre 2019. A l'inverse, les moins de 30 ans, sont sous-représentés parmi les acheteurs (15%).

6Le mètre carré à 6 120 euros en Ile-de-France

Il n'y a pas qu'à Paris que les prix s'envolent. En Ile-de-France, le mètre carré moyen pour un appartement s'élevait à 6 120 euros, au deuxième trimestre 2019. Dans la petite couronne, les prix ont augmenté de 4,5% en un an pour les appartements et de 3,3% pour les maisons. A Neuilly-sur-Seine, le mètre carré s'arrache même à 10 000 euros. Asnières-sur-Seine enregistre la plus forte hausse des prix de l'immobilier, avec une augmentation de 10,9% en un an. Le mètre carré s'y vend désormais à 5 970 euros en moyenne.

La grande couronne reste le secteur le plus abordable de la région parisienne. Il faut débourser en moyenne 3 000 euros au mètre carré pour un appartement. À Versailles, il est affiché à 6 200 euros (le plus cher), contre 1 830 euros à Evry (le moins cher). La hausse des prix dans ce secteur est beaucoup plus raisonnable qu'à Paris et dans la petite couronne (+1,6% en un an pour les appartements, +1,2% pour les maisons).

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