Passoires thermiques : "Nous donnons les moyens aux propriétaires de financer" les travaux, assure la ministre de la Transition énergétique
"Nous donnons les moyens aux propriétaires de financer" les travaux de rénovation des logements, a assuré vendredi 3 novembre la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, invitée du 8h30 franceinfo, alors que l'interdiction de la location des passoires thermiques, pour les logements classés G, doit intervenir à partir du 1er janvier 2025.
"On parle de travaux qui peuvent prendre quelques semaines à quelques mois. On ne parle pas de travaux qui prennent un an et qui bloquent la location", a voulu rassurer la ministre face à l'inquiétude des propriétaires de logements anciens ou mal isolés. "Nous finançons les propriétaires à hauteur de 90% dans certaines situations, jusqu'à 40% dans d'autres situations et qu'ils font reporter sur leurs locataires le paiement de passoires thermiques", a-t-elle affirmé. Pour encourager les propriétaires à effectuer les travaux de rénovation nécessaire, la ministre a indiqué que le gouvernement "avait mis 50% de plus d'argent sur l'aide à la rénovation thermique". En juillet, la Première ministre Élisabeth Borne a en effet annoncé porter le budget de MaPrimRenov' de 2,4 à 4 milliards d'euros pour les particuliers.
Agnès Pannier-Runacher a réaffirmé que l'interdiction de la location des logements classés G s'appliquera pour les nouveaux contrats de location à partir du 1er janvier 2025. "C'est au moment où le locataire quitte le logement pour déménager dans un autre logement que la question se pose", a-t-elle précisé, avant d'ajouter que ces biens étaient à l'origine d'une consommation énergétique trois fois supérieure à la normale. "Derrière des passoires thermiques, ce sont des conditions de vie tout à fait dégradées, l'hiver vous avez froid, l'été vous avez chaud, vous avez probablement des champignons, car le logement est mal ventilé, c'est de ces logements-là qu'on parle, ce n'est pas un logement qui n'est pas très bien isolé", a-t-elle expliqué. "C'est une question de dignité", a insisté Agnès Pannier-Runacher.
Les contrôles contre la fraude en hausse
Parallèlement, "nous donnons les moyens de lutter contre la fraude", a indiqué la ministre de la Transition énergétique. Les contrôles vont augmenter de "30%", a-t-elle annoncé. "On en a à peu près 170 000 tout compris chaque année et on souhaite dépasser les 220 000", a-t-elle fixé comme objectif. "C'est une question de confiance", a-t-elle répété. Ces contrôles vont viser "plutôt les entreprises parce que dans les schémas de fraude que nous avons, c'est essentiellement les entreprises qui sont à la manœuvre, assez peu les particuliers", a-t-elle souligné. "L'enjeu de ces contrôles, c'est d'aller voir pendant, au milieu du chantier ou en fin de chantier, si ce qui a été prévu dans le devis et qui est subventionné par l'État a été correctement exécuté et réellement exécuté", a expliqué Agnès Pannier-Runacher.
"L'objectif, c'est de rassurer les Français sur la qualité des travaux et faire en sorte que ceux qui essayent de capter finalement ces aides importantes données par l'État" soient sanctionnés, alors que plus de 10 000 plaintes de consommateurs ont été relevées en 2022 au sujet de malversations dans des travaux de rénovation ou encore des démarchages téléphoniques abusifs. “Il y a des bons réflexes à avoir : ne jamais accepter un démarchage téléphonique. C’est strictement interdit sur la rénovation thermique donc cela veut dire que c'est probablement un escroc au bout du fil”, a-t-elle rappelé.
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