La crise, plus efficace que l'encadrement des loyers ?
Sur les huit premiers mois de l'année, la hausse à la relocation a été contenue à 1,2% dans le parc immobilier privé.
IMMOBILIER - La crise économique a au moins un avantage : elle a freiné l'augmentation des loyers en France sur les huit premiers mois de l'année. Alors que le gouvernement promet de légifér sur le sujet en 2013, une étude de l'observatoire Clameur, publiée mardi 4 septembre, montre que, en raison d'une demande hésitante, la hausse des loyers à la relocation dans le privé a été inférieure à l'inflation en 2012.
Sur les huit premiers mois de l'année, comparés à la même période de 2011, l'augmentation a été contenue à 1,2%, soit moins que l'inflation (+1,9%). Pour l'ensemble de 2012, l'auteur de l'étude, Michel Mouillart, anticipe "une augmentation qui n'excèdérait pas 1,5%".
Les Français déménagent moins
"La demande n'est pas vaillante car les Français, qui déménagent moins, sont inquiets de la situation de l'emploi et de la stagnation du pouvoir d'achat", indique ce spécialiste du secteur. Les nouveaux baux concernent environ chaque année 1,5 million de ménages, soit un quart des quelque 6 millions qui vivent dans le parc locatif privé.
L'étude de Clameur, qui porte sur 162 000 logements, indique que le montant des quittances diminue dans 38,7% des villes de plus de 60 000 habitants (contre 31,3% en 2011). Les hausses sont inférieures à l'inflation dans 37,5% d'entre elles. Elles ne la dépassent que dans moins d'un quart (23,8%), contre plus d'un tiers (33,7%) l'an passé.
Toulon, Brest et Paris font exception
Parmi les vingt plus grandes villes, Toulon (+4,4%), Brest (+3,3%) et Paris (+2,6%) sont les trois seules dans ce dernier cas. "L'arrivée du tramway a redynamisé le centre-ville de Brest, en amenant une nouvelle population à y habiter, créant une tension sur les prix qui avait disparu depuis plusieurs années", explique Michel Mouillart.
Toujours parmi les vingt plus grandes villes, des baisses sont enregistrées à Angers (-1,3%), Le Mans (-1,2%), Rennes (-0,8%), Saint-Etienne (-0,7%), Dijon (-0,4%) et Marseille (-0,3%).
Au final, la hausse des loyers en 2012 devrait être largement inférieure à la hausse moyenne des loyers depuis la création de l'observatoire en 1998 (+2,9%) et même à celle observée sur la période 2006-2012 (+1,5%). Ce qui confirme le ralentissement constaté depuis six ans.
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