Plusieurs collectifs à Lyon dénoncent l'expulsion de "168 femmes et enfants à la rue" mis à l'abri dans un gymnase de la ville

Le maire écologiste de Lyon "Grégory Doucet a fait le choix de la honte", a fustigé le collectif Solidarité entre femmes à la rue.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des militants de l'association Solidarité entre femmes à la rue, le 2 janvier 2024 à Villeurbanne (Rhône). (MAXIME GRUSS / HANS LUCAS via AFP)

Un rassemblement est organisé depuis 10 heures samedi 4 mai devant l'Hôtel de ville de Lyon (Rhône), à l'appel de plusieurs collectifs et associations dont Jamais sans toit, Droit au logement 69 - Lyon, pour dénoncer l'expulsion d'environ 170 femmes et enfants du gymnase Marcel Dargent dans le 8e arrondissement, vendredi peu avant minuit. 

Le collectif a décidé vendredi après-midi d'occuper ce gymnase et d'y mettre à l'abri ces femmes dont "plusieurs enceintes" et "70 enfants dont 7 bébés" pour dénoncer le manque d'hébergement d'urgence. 

Quelques heures plus tard, les collectifs Jamais sans toit et Solidarité entre femmes à la rue ont dénoncé l'intervention des forces de l'ordre dans des messages publiés sur les réseaux sociaux, accompagnés de photos. La préfecture du Rhône confirme à l'Agence Radio France que "les polices municipale et nationale sont intervenues, à la demande de la municipalité, pour demander aux occupants de quitter les lieux". 

Le maire Grégory Doucet critiqué

Le maire écologiste de Lyon "Grégory Doucet a fait le choix de la honte. Tard ce soir, il a fait expulser du gymnase Dargent les 168 femmes et enfants sans abri qui s'y étaient réfugiés", a écrit le collectif Solidarité entre femmes à la rue dans un message publié sur X. "Ces familles, ces femmes sont retournées à la rue où elles dorment depuis plusieurs mois déjà. La honte", a déploré sur X l'association Droit au logement.

Jointe par l'Agence Radio France, Sandrine Runel, adjointe aux Solidarités à la mairie de Lyon, répond les avoir prévenus avant de faire appel à la police. Elle justifie l'évacuation rapide des lieux, dans la soirée, par le fait "que ce n'était pas une solution digne pour les personnes". "On ne souhaite pas que les gymnases se transforment en structure d'hébergement (…) Il n'y a aucune intimité, les femmes dorment par terre, ou sur des matelas", explique l'élue, qui craignait nouvelle occupation de gymnase, après celle d'une structure dans le 6e arrondissement de Lyon "en juin dernier".

"Ce n'est pas en occupant des gymnases que nous allons régler la question du sans-abrisme à Lyon."

Sandrine Runel, adjointe aux Solidarités à la mairie de Lyon

à franceinfo

"Que les personnes soient contraintes de quitter les lieux hier soir ou ce matin, le résultat est le même, poursuit-elle. C'est reculer pour mieux sauter, ça n'aurait absolument pas réglé la question (…) "Ne nous trompons pas de combat, nous ne sommes pas les ennemis", déclare l'élue, pour qui "le coup de force doit se faire avec les services de l'État, et pas avec la Ville de Lyon". Elle appelle les services de l'État à "assumer ses compétences". "La préfète avait annoncé en début d'année la création de 300 places d'hébergement d'urgence, on n'en a pas vu la couleur", déplore-t-elle.

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