Marseille : la vétusté des bâtiments en question
D'autres bâtiments délabrés sont pointés du doigt, après l'effondrement de plusieurs bâtiments, lundi 5 novembre. Combien sont-ils à présenter un risque dans le quartier de Noailles, à Marseille (Bouches-du-Rhône) ? Fallait-il s'attendre à un tel drame ?
Cette catastrophe était-elle évitable ? C'est la question sur toutes les lèvres après l'effondrement de trois immeubles à Marseille (Bouches-du-Rhône). Dès 2014, des immeubles de la rue d'Aubagne étaient déjà annoncés dégradés, classés prioritaires pour être réhabilités. Mais aucun travaux d'envergure n'a été entrepris, selon les habitants. Le numéro 63 était frappé par un arrêté de péril depuis 2008 et était inhabité. Au numéro 65, les habitants alertaient le syndicat de nombreux problèmes depuis des semaines. Le 25 octobre, les experts se montraient rassurants. Le syndicat décline toute responsabilité. "Une colonne d'eau était cassée, des pierres étaient tombées du mur. Même combat, on m'a dit que ça n'était pas grave. Je ne suis pas expert, ce n'est pas mon job", explique Jean-François Valentin, responsable du syndicat d'un des immeubles effondrés.
"Un risque pour la santé ou la sécurité de quelque 100 000 habitants"
Ce n'est pas un cas isolé à Marseille. Dès 2015, un rapport dénonce l'insalubrité des logements dans la cité phocéenne et évoque "un parc privé potentiellement indigne présentant un risque pour la santé ou la sécurité de quelque 100 000 habitants". Plus de 40 000 logements sont concernés, près de 10% de ceux de la ville. Est-ce dû à des politiques publiques insuffisantes ? La ville multiplie les plans pour éradiquer l'habitation indigne, mais ils ne sont que trop rarement suivis de travaux de restauration immobilière. La mairie se défend et assure faire tout son possible pour accélérer les procédures administratives. Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, a promis mardi 6 novembre un audit immeuble par immeuble de l'habitat indigne de Marseille.
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