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Interdiction des passoires thermiques : "Ça ne peut que redorer le blason de l'immobilier", jugent les professionnels marseillais

Certains professionnels du secteur ont anticipé l'interdiction de la location de passoires thermiques. Ils assurent avoir déjà fait le tri dans les annonces et encouragé les propriétaires à faire des travaux. Exemple à Marseille.
Article rédigé par Hugo Charpentier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La vitrine d'une agence immobilière (Photo d'illustration).  (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Il ne vous reste plus qu'une semaine pour réaliser des travaux si vous êtes propriétaire-bailleur d'une passoire thermique. À partir du 1er janvier, il ne sera plus autorisé de louer les logements G, les plus énergivores, dont la consommation énergétique dépasse 450 kilowatt-heure au mètre carré. Certains professionnels du secteur ont anticipé cette interdiction qui découle de la Loi Climat Résilience d'août 2021, comme à Marseille où des agents immobiliers ont fait le tri depuis longtemps. "On a pris les devants déjà, depuis plus de six mois. On a commencé à regarder dans notre parc de gestion à la location si on avait des propriétaires bailleurs qui avaient des biens en classe G. Nous n'en avons pas", explique l'un d'entre eux. 

Des rénovations pas toujours très onéreuses 

D'autres ont préféré convaincre les propriétaires de faire les travaux. "On travaille en lien avec l'acquéreur, avec les gens qui font le diagnostic et avec tout ce qui est rénovation pour savoir quelles sont les cibles d'amélioration qui permettraient de changer de lettre. On va obliger des propriétaires à faire des travaux. Ça ne peut que redorer le blason de l'immobilier." 

Ce professionnel de l'immobilier se veut rassurant. "Ce n'est pas obligatoirement de la grosse dépense. Par exemple, changer de système de chauffage entre un radiateur électrique, qui a un coefficient de 1 en rendement, et une clim réversible qui a un coefficient de 3,5, ce n'est pas aussi cher que ça. Et c'est rentabilisé en un ou deux ans". Selon lui, le retour d'investissement lorsqu'il faut remplacer un cumulus classique par un cumulus à faible consommation n'est que de deux ou trois ans. "Ça vaut le coup!", affirme-t-il. 

Une réglementation qui va "faire du bien à beaucoup de locataires" 

Mais la mesure sera-t-elle efficace tout de suite ? La question se pose car l'interdiction de louer des logements de classe G n'est applicable que pour les nouveaux contrats de location conclus à partir du 1ᵉʳ janvier 2023, comme le rappelle Francis Vernède, directeur de la Fondation Abbé Pierre en région Paca. "Pour autant, ça reste intéressant, tempère-t-il, on va dire que c'est une bonne idée. À la Fondation Abbé Pierre, on a beaucoup poussé pour qu'on ait une mesure de ce type-là qui se mette en place. Aujourd'hui, c'est vrai en région Paca mais c'est vrai partout en France, on a trop de logements occupés dont les locataires souffrent des mauvaises conditions d'isolation notamment. Cette réglementation va faire du bien à beaucoup de locataires."

"Et ça a peut-être aussi éclairé certains propriétaires sur l'idée qu'il faut prendre soin des logements, quand bien même on ne les occupe pas et juste qu'on les loue."

Francis Vernède

à franceinfo

"Sur les logement classés G, il faut le dire, c'est du simple vitrage, des choses qui a priori ne devraient plus exister depuis longtemps", explique Francis Vernède. Au total, seulement 90 000 logements sont concernés. Ils seront beaucoup plus nombreux en 2028 parce que ce sera alors au tour des logements classés F de subir l'interdiction à la location.

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