"C'est comme si j'étais dans un tombeau" : à Paris, José vit dans un logement de 0,9 mètre carré loué 250 euros par mois
Le propriétaire, qui possède une douzaine d'autres logements du même genre dans l'immeuble, va se retrouver sous le coup d'une procédure d'expropriation.
La fondation Abbé Pierre a donné rendez-vous à franceinfo devant un immeuble du 14e arrondissement de Paris, jeudi 27 septembre, pour dénoncer les marchands de sommeil. Au programme : la visite d'un micro-logement insalubre, de moins d'un mètre carré "loi Carrez", loué 250 euros par mois.
Le locataire, José Lopez, vit dans ce "logement" de 0,9 mètre carré, situé au quatrième étage, sous les combles, depuis 25 ans. "Enchanté de vous recevoir dans ma petite pièce", dit-il. "C'est comme si j'étais déjà dans un tombeau."
Le logement est très mal isolé. "Chaque fois qu'il pleut, l'eau rentre et cela fait une inondation", explique José Lopez.
Je dors par terre, j'ai cette valise de laquelle je sors chaque soir mon tapis et mes couvertures et je dors là
José Lopezà franceinfo
À l'intérieur, pas de douche ni de sanitaires. Pour se laver, José Lopez "va à la piscine. J'aime être dans la piscine", sourit-il. Pourtant, il travaille, avec un salaire correct, mais c'était ce logement ou la rue. "Personne ne va me louer un studio normal, parce que je suis un étranger", assure-t-il. "[Le propriétaire] peut se dire 'même s'il travaille à l'université, ce n'est pas sûr qu'il paye le logement...'"
Procédure d'expropriation
Sur le palier se trouvent une douzaine d'autres cagibis du même genre. Tous appartiennent au même propriétaire, installé en Vendée. Depuis cet été il est visé par la justice.
Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris en charge du logement, va engager une procédure d'expropriation, mais la lutte reste difficile. "L'insalubrité a changé de visage", explique l'élu. "Avant nous avions des immeubles qui, dans leur totalité, étaient insalubres, notamment dans des quartiers comme la Goutte-d'Or. Aujourd'hui nous avons plus affaire à des appartements insalubres au sein d'immeubles qui ne le sont pas. Donc cela suppose pour nous d'acquérir des appartements à l'intérieur de copropriétés et nous nous sommes donc dotés d'outils qui nous permettent de réaliser ce type d'opérations."
Confisquer les logements du propriétaire sans avoir à lui verser d'indemnisation, c'est l'une des dispositions de la loi Elan, qui sera débattue à l'Assemblée mi-octobre.
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