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Encadrement des loyers : "Quand on voit leur niveau à Paris, on se dit qu'il y a besoin de remettre un peu de rationalité dans tout ça", estime Ian Brossat

Le dispositif d'encadrement des loyers est de nouveau appliqué à Paris, après une première expérience du même type entre 2015 et 2017.

Article rédigé par franceinfo
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Une agence immobilière à Paris, décembre 2017. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le plafonnement des loyers est de retour : plus d'un an et demi après son arrêt et grâce à l'adoption de la loi Elan, cette mesure emblématique s'applique à nouveau à compter de lundi 1er juillet, mais seulement à Paris, et dans une nouvelle version. "On a quand même un système qui est devenu un peu fou, estime Ian Brossat, adjoint (PCF) au logement à la mairie de Paris, invité de franceinfo lundi. Quand on voit le niveau des loyers à Paris, on se dit qu'il y a besoin de remettre un peu de rationalité dans tout ça", a déclaré sur franceinfo lundi 1er juillet Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris chargé du logement.

franceinfo : Est-ce que tous les nouveaux baux sont concernés à Paris par l'encadrement des loyers, qui entre en vigueur ce 1er juillet ?

Ian Brossat : Effectivement, c'est le retour de ce dispositif qui a été appliqué entre 2015 et 2017 à Paris et qui avait permis de stabiliser les loyers parisiens. Il est à nouveau en vigueur depuis ce lundi. Il s'agit de lutter contre les loyers les plus abusifs. On le constate dans un certain nombre de cas. On a par exemple des chambres de bonnes qui sont louées à 40 euros, 50 euros le mètre carré. On ne peut pas accepter ça alors qu'on a déjà des loyers qui sont très élevés et qui rendent difficile le logement pour les classes moyennes.

La stabilisation des loyers parisiens est-elle vraiment due à l'encadrement des loyers ?

Depuis que l'encadrement des loyers ne s'applique plus à Paris, depuis 2017, les loyers sont repartis à la hausse de manière assez nette. En 2018, il y a eu une augmentation de 3%. Donc le constat est simple : quand l'encadrement des loyers s'appliquait, ils étaient stables, depuis qu'il n'y a plus d'encadrement les loyers sont repartis à la hausse. Je veux bien avoir plein d'explications, ce que je constate, c'est que c'est mieux quand il y a l'encadrement. Donc, je me réjouis qu'il fasse son retour aujourd'hui.

L'encadrement ne s'applique que si le locataire change. Cela ne concerne qu'un cinquième des logements privés. N'est-ce pas un peu long à appliquer ?

C'est vrai, c'est le dispositif [dans le cadre de la loi Elan] qui est conçu de cette manière-là. La ville de Paris ne peut qu'appliquer la loi. 80 000 nouveaux baux sont signés chaque année. Donc, c'est vrai que c'est une mesure qui met du temps à avoir ses effets. Elle les produit au fur et à mesure que les logements changent de locataire. Cela dit, c'est un élément de plus dans l'arsenal qui vise à faire en sorte que les classes moyennes puissent se loger. Ce n'est pas le seul, il y en a d'autres, mais c'est un élément utile.

Comment concilier rentabilité pour les propriétaires et accessibilité pour les locataires ?

On a quand même un système qui est devenu un peu fou. Quand on voit le niveau des loyers à Paris, la difficulté d'avoir des loyers compatibles avec les revenus des ménages de la classe moyenne, on se dit qu'il y a besoin de remettre un peu de rationalité dans tout ça. Le mécanisme de l'encadrement des loyers vise à produire des loyers qui, tout simplement, s'assagissent un peu.

Faut-il demander l'avis des Parisiens à ce sujet ?

Je n'ai aucun doute sur l'avis des Parisiens sur ce sujet. Un sondage BVA montre que 75% des Parisiens sont favorables à l'encadrement des loyers. C'est une mesure qui est plébiscitée. Peut-être qu'il faudra leur poser la question au bout des cinq années d'expérimentation. Pourquoi ne pas le leur demander par référendum ? J'y suis tout à fait favorable.

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