Hertz demande à ses cadres de baisser leurs salaires
Au bas de la lettre envoyée le 18 mars à chacun des directeurs et managers de l’entreprise en France, un petit coupon de "libre réponse" par lequel ils acceptent d’abandonner 5% (managers) à 7,5% (directeurs) de leur salaire brut mensuel entre le 1er avril et le 30 juin. Et aux yeux de la direction, une absence de réponse vaut pour accord. Qui ne dit mot, consent…
Dans ce courrier, reproduit ce matin dans les colonnes de Libération, la direction d’Hertz évoque "un effort de solidarité (…) afin de préserver au maximum les emplois et de permettre à l’entreprise de se positionner le plus favorablement possible en attendant une reprise". Tout en se défendant du moindre chantage au licenciement.
Si elle constitue sans doute une première depuis qu’a éclaté la crise économique, l’affaire Hertz semble en théorie conforme au droit français du Travail. La loi interdit en effet à un employeur de baisser les salaires, à moins que les employés concernés ne donnent leur accord écrit. Et pour montrer l’exemple, le P-DG de l’entreprise Marck Frissora a réduit son salaire de 25%.
Le groupe Hertz Global Holdings, détenu par trois fonds de pension américains, a annoncé en janvier dernier son intention de supprimer plus de 4.000 emplois dans le cadre d’un vaste plan de restructuration. En France, les départs ne seront pas remplacés. Et à l’issue de ce plan, le loueur américain aura réduit ses effectifs d’un tiers par rapport à leur niveau d’août 2006.
Gilles Halais, avec agences
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