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"Nous voulons un nouveau service public de l'électricité et du gaz" : la CGT appelle à 3 mois de grève dans le secteur énergétique

Sébastien Menesplier, secrétaire général de la fédération Mines-Énergie à la CGT, a précisé, mardi sur franceinfo, que des actions conjointes avec les cheminots étaient envisageables.

Article rédigé par franceinfo
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Un drapeau de la CGT dans le cortège parisien de la grève des fonctionnaires, le 22 mars 2018. (Photo d'illustration) (MAXPPP)

Alors que la SNCF entame, mardi 3 avril, une grève qui doit durer jusqu'à fin juin, un autre secteur, celui de l'énergie entame aussi une mobilisation. La CGT appelle à 3 mois de grève pour défendre le secteur électrique et gazier. En plein débat public sur la programmation pluriannuelle de l'énergie, Sébastien Menesplier secrétaire général de la fédération Mines-Energie à la CGT estime, mardi 3 avril sur franceinfo, que "c'est maintenant ou jamais" et envisage des actions conjointes avec les cheminots. Il affirme également que des coupures "ciblées" d'électricité et de gaz sont "possibles".

franceinfo : Vous appelez comme la CGT-Cheminot à trois mois de mobilisation, cela veut dire que vous vous calez sur le rythme de la grève SNCF ?

Sébastien Menesplier C'est exact. On se cale sur un rythme et un cadencement de journées de grève dans le cadre d'une convergence des luttes pour l'avenir du secteur énergétique. Pour nous, l'objectif est la convergence des luttes. La fréquence pour nous ne sera pas identique à celle des cheminots. On avait déposé un préavis de grève tout le mois d'avril que l'on reconduira très certainement en mai et juin. On envisage de commencer ce mardi. De partout se tiennent des assemblées générales avec salariés, des militants, avec les cheminots aussi. Il y a des rassemblements communs en ce moment à Lyon, en Île-de-France, en Bretagne.

On a besoin de changer la donne et de faire comprendre à notre gouvernement que libéraliser n'est pas du tout la solution qui améliore le quotidien des usagers et le service public, quel qu'il soit

Sébastien Menesplier

à franceinfo

On est partout sur le pont, l'ensemble des militants a bien compris que c'était maintenant ou jamais. Pour nous c'est simple, il y a un débat public qui s'est ouvert sur la programmation pluriannuelle de l'énergie et on a besoin de faire entendre, de faire comprendre aux usagers qu'en effet aujourd'hui il y a l'avenir du rail qui est d'actualité, mais il y a aussi le secteur énergétique. Et pour nous le service public ne répond plus du tout à l'intérêt général. L'énergie est dans le secteur marchand, c'est la concurrence à outrance, c'est le dumping entre salariés.

Le service se dégrade selon vous ?

Complètement. Pour les usagers, c'est une augmentation des tarifs, plus du tout de proximité, de lien social avec les personnes qui, avant, pouvaient aller rencontrer un technicien dans des sites EDF. On a fermé les boutiques. On a véritablement besoin de changer les choses. Pour les agents du service public, c'est des suppressions d'emplois, des remises en cause en permanence des droits, c'est un gel des salaires en 2017. On en peut plus.

Peut-on imaginer des coupures d'électricité ? Est-ce que c'est le type d'action que vous envisagez ?

Il faut tout imaginer, tout est possible. Et d'ailleurs ceux qui organisent le blackout, si un jour il a lieu, ce sont les employeurs, dans un secteur ouvert à la concurrence où pour eux il n'y a que le profit qui compte et les dividendes. Nous, les salariés, on dit stop. Nous voulons un nouveau service public de l'électricité et du gaz qui réponde à l'intérêt général. On veut structurer chaque filière pour programmer un avenir, une véritable politique énergétique. Concrètement les salariés décideront en assemblée générale des modalités d'action. Cela peut être une baisse de production de l'électricité et du gaz, des coupures ciblées. Il peut y avoir une multitude d'actions et pourquoi pas les faire converger avec nos camarades cheminots sur des actions où l'on peut faire ensemble des choses qui seront visibles et qui seront entendues par le plus grand nombre. Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est que les salariés du service public en général se mobilisent pour leur avenir. Il s'agit de répondre à l'intérêt général et pas aux statuts particuliers des uns et des autres. La mobilisation va monter crescendo. On aura le 19 avril une journée interprofessionnelle de manifestation à l'appel de la CGT et on compte en faire une grande journée de mobilisation qui sera déterminante pour la suite.

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