"Il faut faire minimum 160 colis de l'heure" : les salariés de la logistique en grève pour réclamer de meilleurs salaires

À quelques jours d'une nouvelle réunion de négociations annuelles obligatoires, les syndicats du secteur de la logistique mettent la pression. Ils appellent à une grève mardi pour obtenir de meilleures rémunérations.
Article rédigé par Camille Marigaux
Radio France
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Un entrepôt Amazon à Rivesaltes, le 21 juin 2022. (ARNAUD LE VU / HANS LUCAS via AFP)

Ils et elles sont les petites mains derrière les livraisons pour la grande distribution ou encore les marchandises de l’e-commerce. Les salariés du secteur de la logistique sont appelés à se mobiliser mardi 2 avril, dans tout le pays, pour une grève nationale à l'appel de la Fédération générale des transports et de l'environnement (FGTE)-CFDT. 

Des distributions de tracts et des blocages de plateformes sont prévues dès mardi matin dans les régions Paca, Île-de-France, Bretagne et dans le Grand Est, dans les entreprises ID logistics, Geodis ou encore XPO.

Entre 3,5% et 5% d'augmentation

Alors qu'une nouvelle réunion de négociations annuelles obligatoires est prévue le 4 avril, les syndicats entendent faire pression dans ce bras de fer. Les organisations patronales proposent 1,13% d'augmentation des salaires, juste de quoi faire remonter les premiers salaires de grille au niveau du smic, ce qui concerne la majorité des employés d'entrepôts.

"Entre guillemets, on est les gueules noires de l'époque de Zola."

Mustafa Zoufir, délégué CFDT de l'Union fédérale routes

à franceinfo

"Pour un préparateur de commandes, il faut faire minimum 160 colis de l'heure. Tout ce qui est au-delà, on lui donne une prime de productivité. S'ils veulent améliorer la rémunération ils vont courir, courir, courir toute la journée pendant 7 à 8 heures pour aller grappiller quelques euros. Sinon on sait qu'à la fin du mois on aura que le smic", décrit Mustafa Zoufir, délégué CFDT de l'Union fédérale routes, chargé de la logistique. 

La CFDT propose plutôt entre 3,5% et 5% d'augmentation alors que le secteur, en première ligne pendant la pandémie de Covid, va de nouveau l'être à l'occasion des Jeux olympiques. "Quand ces grands groupes sous-traitent, les petits sous-traitants derrière n'appliquent que la convention collective, donc rémunération au plus bas, pas de 13e mois et recours à l'intérim. Ils ne trouvent pas de salariés", assure Patrick Blaise, secrétaire général de l’Union fédérale routes FGTE-CFDT. 

La logistique est aussi très exposée aux accidents du travail, les syndicats réclament donc également une meilleure prise en compte de la pénibilité. Un moindre mal selon eux pour un secteur qui représente 10% du PIB.

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