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Ségur de la santé : l’urgentiste Patrick Pelloux dénonce les "magouilles des syndicats", "un monde d’avant en pire"

"On nous avait promis un nouveau monde, on a l'impression que c'est le monde du passé", a dénoncé l'urgentiste sur franceinfo après l'accord trouvé par les syndicats et le gouvernement lors du "Ségur de la santé".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le médecin urgentiste Patrick Pelloux, président de l'association des médecins hospitaliers de France. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Un accord entre syndicats hospitaliers et gouvernement a été trouvé au terme des négociations, dites "Ségur de la santé". L’accord prévoit notamment 7,5 milliards d’euros pour revaloriser les salaires des soignants. "Là, je vous assure, ça fout un coup au moral de voir que c'est toujours les mêmes qui depuis 30 ans signent les accords et qui font un truc à l’envers. On nous avait promis un nouveau monde, on nous avait promis une modernité, un ‘quoi qu'il en coûte’, et puis on se retrouve avec le monde d’avant en pire", a déploré lundi 13 juillet sur franceinfo Patrick Pelloux, président de l'Association des Médecins Urgentistes de France.

L'urgentiste dénonce des "négociations de couloirs"

"Concernant les urgences, il n’y a aucun progrès. Il ne se passe rien de moderne. On nous avait promis un nouveau monde, on a l'impression que c'est le monde du passé qui est en train d'être institutionnalisé pour des années. Il n'y a rien sur les gardes, il n'y a rien sur la permanence de soins, il n'y a rien sur la valorisation du temps additionnel, c’est-à-dire des heures supplémentaires. Là, dans le Ségur, il n'y a aucun moratoire. On va continuer la fermeture des hôpitaux et ça, je trouve vraiment que ce n’est pas bien ce qu'ils font", a ajouté l’urgentiste.

"Nous avons l'impression que tous ceux qui se sont engagés et qui ont fait le boulot pendant la crise du coronavirus, les réanimateurs médicaux, les anesthésistes, les médecins urgentistes, sont les laissés-pour-compte de cet accord. On a fait plein de propositions pour moderniser l'hôpital, moderniser sa démocratie, moderniser sa gouvernance et il n’y a rien du tout", a également déclaré Patrick Pelloux qui dénonce les "magouilles des syndicats" : "J'applaudis les syndicats qui ont réussi à faire des magouilles dans le dos des autres et qui ont réussi à s'arranger. C'est la France des clans, c'est la France des potentats, c’est la France qui fait croire que c'est un accord majoritaire alors que ça ne l'est pas. Ce sont des négociations de couloirs."

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