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Grève des médecins libéraux : "L'ensemble de la France est un désert médical", dénoncent de jeunes médecins pour la troisième journée de mobilisation

L'ensemble des syndicats de médecins appellent à la grève mardi contre des propositions de loi discutées au Parlement pour lutter contre les déserts médicaux.
Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Manifestation nationale des médecins libéraux à Paris, le 5 janvier 2023. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Les médecins sont de nouveau appelés à fermer les cabinets mardi 14 février. Il s'agit du troisième appel à mobilisation de l'hiver et cette fois, tous les syndicats de médecins appellent à la grève alors que le Parlement étudie deux textes. L'un encadrerait l'installation des jeunes médecins et l'autre permettrait l'accès direct aux kinésithérapeutes et certains infirmiers sans passer par un généraliste. Des atteintes inacceptables à leur métier selon les jeunes médecins généralistes regroupés au sein du syndicat ReAGJIR. 

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Raphaël Dachicourt, 29 ans, exercera bientôt dans une maison de santé près de Lille. Il sera dans la rue mardi pour exprimer le "ras-le-bol" des généralistes, en particulier face au texte qui limiterait les installations dans les territoires dits "non sous-dotés". "Je vais m'installer dans un des territoires qui fait partie des 10% les mieux dotés de France, explique le jeune médecin. Il n'y a pas une journée où je n'ai pas quelqu'un qui vient me voir en me disant qu'il a des difficultés à accéder aux soins."

"L'ensemble de la France est un désert médical. Cette volonté de réguler l'installation, c'est rajouter un frein supplémentaire à l'installation dans un contexte de pénurie."

Raphaël Dachicourt, médecin généraliste

à franceinfo

Cette réforme va "créer les déserts médicaux de demain", estime Élise Fraih présidente de ReAGJIR. "On a regardé la carte et cela va toucher Marseille, Lyon, ou encore Colmar, ma région où les médecins sont déjà réquisitionnés faute de nombre suffisant pour assurer les gardes en libéral."

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Le syndicat des jeunes généralistes dénonce aussi un autre texte "trop coercitif". Il s'agit de la loi Rist qui permet l'accès direct aux kinésithérapeutes et certains infirmiers sans passer par le médecin traitant : "Collaborer avec les paramédicaux avec lesquels on travaille déjà, on est pour à 200%. Mais il faut que le cadre soit défini entre nous, de façon sensée et avec les patients qu'on connaît", précise Elise Fraih. L'ensemble des syndicats de médecins appellent à la grève mardi, ils demandent également unanimement une revalorisation de la consultation. 

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