Gordon Brown et Nicolas Sarkozy proposent un "pacte mondial à long terme" de régulation bancaire
Tirant les leçons de la crise financière,le Premier ministre britannique et le président français, se sont entendus jeudi à Bruxelles pour taxer de 50% le montant des bonus bancaires.
Gordon Brown s'est réjoui de ce que "la France soutient fortement l'idée" que Londres va appliquer. Ce thème va être abordé en soirée par leurs collègues européens.
La rencontre entre les deux hommes s'est déroulée dans un climat "très convivial", a indiqué un porte-parole de M. Brown, qui a précisé que la chancelière allemande Angela Merkel soutient la proposition franco-britannique. Cette dernière a qualifié de "très charmante" la proposition, pourtant l'Allemagne n'entend pour sa part pas légiférer et s'en remet à un engagement volontaire des banques.
Gordon Brown et Nicolas Sarkozy ont font cette proposition dans une tribune conjointe dans le Wall Street Journal de jeudi.
Dans leur texte, les deux hommes saluent un rôle pionnier de l'Europe dans "la restructuration de notre système bancaire", "la mise en place d'un nouveau forum de coopération économique réunissant les dirigeants du G20" et la relance budgétaire, "qui a empêché qu'une récession ne se mue en dépression mondiale".
"Lorsque se produisent des crises, ce sont les contribuables qui doivent en assumer le coût", relèvent-ils, alors que "les actionnaires et collaborateurs des établissements financiers bénéficient, eux, de tous les avantages dès que l'économie se redresse". "Cette crise nous a fait comprendre que nous sommes à présent dans une économie qui n'est plus nationale mais mondiale, et que les normes financières doivent donc être mondiales, elles aussi", selon MM. Brown et Sarkozy. "Il nous faut de toute urgence instaurer un nouveau pacte entre les banques internationales et la société au service desquelles elles opèrent", exhortent-ils.
Ils préconisent en priorité "un impôt exceptionnel assis sur les primes versées", "parce que les bonus pour 2009 sont en partie le résultat du soutien apporté par les Etats au système bancaire". "Toutefois, il est clair que les mesures à prendre ne peuvent l'être qu'au niveau mondial. Aucun pays n'est tenu, ou en mesure, d'agir seul", insistent MM. Brown et Sarkozy. "Si nous pouvons trouver une solution, mise en oeuvre uniformément dans les grandes économies, alors nous trouverons peut-être le moyen d'éviter que les contribuables ne paient, en cas de crise systémique, pour les risques pris par le secteur bancaire", jugent-ils.
De son côté, la banque d'affaires américain Goldman Sachs, a anoncé jeudi que ses dirigeants ne toucheraient pas de prime en numéraire cette année, sur fond de poursuite du débat sur les rémunérations dans les banques. A la place d'un gros chèque indexé sur les performances de la banque, les 30 principaux dirigeants de Goldman Sachs recevront des actions, avec interdiction de les liquider avant cinq ans.
Pour sa part, le directeur-général du Crédit Agricole, Georges Pauget, a estimé qu'une taxe sur les bonus des banquiers "n'a pas sa pleine cohérnce", les banquiers français ne devant "rien" à l'Etat. "La façon d'inciter les banques à conserver des fonds propres, ça ne consiste pas à prélever plus d'impôts", a-t-il déploré sur Europe 1.
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