François Fillon a accusé mercredi le gouvernement américain de "manquement grave" aux règles de la concurrence
"Je pense que l'attitude du gouvernement américain sur l'affaire des ravitailleurs est un manquement grave aux règles qui sont celles d'une concurrence loyale entre nos économies", a dit le Premier ministre.
Airbus, filiale d'EADS, a été contraint de renoncer à un appel d'offres pour la fourniture d'avions ravitailleurs au Pentagone.
Airbus a dû renoncer à participer à un appel d'offres après le retrait lundi de son allié américain Northrop Grumman, laissant seul en lice l'américain Boeing pour ce contrat.
Le retrait d'EADS de l'appel d'offre aux Etats-Unis pour un avion ravitailleur est une affaire "grave". "Il y aura des conséquences", avait affirmé peu avant le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche.
Le patron d'Airbus, Thomas Enders, a dénoncé un appel d'offres "biaisé en faveur de l'avion plus petit et moins performant de la concurrence".
"Le président de la République interviendra là-dessus le moment venu. Cette affaire n'est nullement close", a expliqué le secrétaire d'Etat.
"Quand un contrat est signé, qu'il est ensuite dénoncé (...), que l'avion européen gagne, qu'il est sorti unilatéralement, que les spécifications soient réécrites pour favoriser l'avion américain, qu'ensuite on se livre à des pressions, que carrément l'offre européenne, d'ailleurs alliée à d'autres industriels américains soit obligée de se retirer, je trouve qu'on a dépassé les bornes", a estimé Pierre Lellouche à la sortie du conseil des ministres.
Ce contrat avait été attribué une première fois à Boeing en 2003, puis une deuxième fois à Airbus et Northrop Grumman en 2008 et à chaque fois annulé.
"Il est bien évident que si l'on doit se coucher devant le fait accompli du Pentagone et que personne ne doit rien dire, c'en est fini de notre crédibilité européenne (...). Il faut que l'Europe de la défense existe, pour cela il faut qu'une industrie existe et il faut se faire respecter", a déclaré le secrétaire d'Etat.
"Ce n'est pas la peine de demander aux Européens de contribuer à la défense globale, de se mobiliser pour la défense commune si on leur dénie le droit d'avoir des industriels qui puissent travailler des deux côtés de l'Atlantique", a-t-il jugé.
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