Fillon pointe du doigt la "faiblesse" des ports autonomes
Le Premier ministre a fixé comme objectifs l'augmentation d'ici 2015 du trafic de conteneurs de 3,5 millions à 10 millions et la création de 30.000 emplois. "Nous avons perdu la moitié de nos parts de marché dans le trafic de conteneurs au cours des vingt dernières années, alors que le marché connaissait une croissance supérieure à 5% par an", a expliqué M. Fillon. Les ports autonomes sont des établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC). Sept sur neuf sont concernés par la réforme, dont Marseille, Le Havre et Rouen. Paris et la Guadeloupe "feront l'objet d'une réflexion spécifique", a-t-on ajouté de même source.
La "faiblesse" des ports autonomes réside, selon M. Fillon, dans "le manque de productivité" des terminaux dû à un "obstacle rédhibitoire": "l'absence d'unité de commandement entre les activités de manutention exercées par les ports autonomes et celles des entreprises de manutention". Pour y remédier, la réforme devra prévoir de "transférer les activités de manutention exercées par les ports à des opérateurs privés", a annoncé M. Fillon.
"Un tel transfert (...) suppose un dialogue préalable (...) à la fois avec les opérateurs et les salariés concernés. Personne ne sera laissé sur le bord de la route par la réforme. J'en prends l'engagement", a-t-il promis, anticipant un très probable rejet de cette privatisation par les personnels.
En mars 2007, les agents du port de Marseille avaient paralysé leurs terminaux pétroliers pendant 18 jours, empêchant que le futur terminal méthanier de GDF soit opéré par des personnels de cette entreprise. Autre point de la réforme: "les ports verront leurs missions recentrées autour du développement durable de la place portuaire" avec "une gestion et un développement des infrastructures dans le respect de l'environnement". M. Fillon veut également lancer une "modernisation de la gouvernance des ports, en lien avec les collectivités locales et les partenaires sociaux". M. Bussereau est chargé, "de mener la concertation avec "tous les acteurs du monde portuaire et du monde maritime". "Elle se déroulera au niveau national mais aussi au niveau de chaque port", a insisté le chef du gouvernement.
Caroline Caldier avec agences
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