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"On va se retrouver très vite en difficulté" : traiteurs et professionnels de l'événementiel réclament le retour du "quoi qu'il en coûte"

L'association des traiteurs de France demande une "aide immédiate" du gouvernement, alors que plus de 400 réceptions ont été annulées à cause de l'accélération de l'épidémie de Covid-19. 

Article rédigé par franceinfo - William de Lesseux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les chefs Laurent Colas et le gérant Guillaume Bouberka, dans les laboratoires de BS Traiteur à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), ont appris l'annulation d'une dizaine de contrats prévus cette fin d'année. (WILLIAM DE LESSEUX / RADIO FRANCE)

Sur l'établi de la cuisine de BS Traiteurs, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), toque blanche et gants noirs, Laurent Colas élabore de nouvelles recettes. Ces jours-ci, le chef apprend la nouvelle : un contrat à 1 600 couverts a été annulé du jour au lendemain à cause de la flambée des cas de Covid-19. "Le problème c'est qu'on subit, on n'a pas le choix, confie-t-il. Bien sûr que ça nous fait très peur."

Tout était prévu jusqu'au menu. Il a fallu décommander les fournisseurs. Le gérant de cette entreprise familiale, Guillaume Bouberka, a dû faire une croix sur plus de 10 % de ses prestations prévues jusqu'a la fin de l'année. Depuis le 25 novembre, il a reçu huit à neuf annulations, ce qui représente "60 à 61 000 euros".

"On a eu des annulations de municipalités et de ministères pour limiter des regroupements avec des mails d'annulation de réceptions, de repas assis, de cocktails, signifiant 'raison sanitaire'."

Guillaume Bouberka, gérant de BS Traiteurs

à franceinfo

En effet, les pots dans les entreprises en cette fin d'année ne sont pas "recommandés", d'après la ministre du Travail Élisabeth Borne. Guillaume Bouberka demande au gouvernement le retour du "quoi qu'il en coûte", "qu'on sache où on peut aller", lâche-t-il. "On perd énormément de chiffre d'affaires et d'un autre côté, il faut continuer à payer."

Un événement sur trois reporté dans les entreprises

Il y a ceux qui organisent des événements pour de grandes entreprises. Chez Moon Event, en région parisienne, Lucie Guérin pilote un projet à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Un projet qui devait avoir lieu début janvier, reporté au mois de mars. "Il faut revoir notre copie, regrette la jeune femme, ça prend du temps, de l'argent entre guillemets puisqu'on retravaille et ce n'est pas rémunéré. Quand on a un report comme ça, on a nos honoraires fixes."

Romain Richard, patron de l'agence Moon Event. (WILLIAM DE LESSEUX / RADIO FRANCE)

Un client sur trois de l'agence a choisi de reporter son événement, avec l'incertitude liée au contexte sanitaire. L'équilibre est fragile pour le fondateur de l'agence, Romain Richard. "Ce nouveau variant nous inquiète énormément, à partir du mois de janvier-février, on ne sait pas où on va, s'alarme le patron. On n'a plus de nouvelles demandes, c'est-à-dire que sur les événements présentiels, on ne reçoit plus rien, plus de brief. On va se retrouver très vite en difficulté si les aides ne reprennent pas."

Dans le cas ou la situation sanitaire s'aggrave, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire se dit prêt à faire le point prochainement avec le secteur.

Covid-19 : traiteurs et professionnels réclament la reprise du "quoi qu'il en coûte" - Reportage de William de Lesseux

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