Anne Lauvergeon accuse "le plus haut niveau de l'Etat" de déstabilisation
L'ex-patronne d'Areva, évincée de la direction en juin 2011, affirme par ailleurs avoir été la cible d'une enquête privée illégale.
L'accusation n'est pas certes pas ciblée, mais elle est lourde. L'ex-patronne d'Areva Anne Lauvergeon a déclaré lundi 16 janvier avoir subi de nombreuses tentatives de déstabilisation "venues du plus haut niveau de l'Etat", lors de ses dernières années à la tête du groupe nucléaire.
Anne Lauvergeon, qui a été évincée de la direction d'Areva en juin 2011, affirme par ailleurs avoir été la cible d'une enquête privée illégale, pour laquelle elle a porté plainte en décembre dernier. Cet espionnage aurait eu lieu dans le cadre du rachat de la société d'exploration minière Uramin par Areva en 2007, dont elle et son mari auraient personnellement tiré bénéfice.
Areva et Lauvergeon en conflit ouvert
Anne Lauvergeon et son ancien employeur sont en conflit ouvert. La semaine dernière, Areva a fait savoir que le versement des indemnités de départ de l'ancienne présidente du directoire du groupe était suspendu aux conclusions d'une étude sur l'acquisition d'Uramin, un investissement qui s'est révélé beaucoup moins intéressant que prévu pour le groupe. Ce dernier aurait même été victime d'une "escroquerie", selon Marc Eichinger, l'auteur d'un audit réalisé en 2010 pour le groupe et publié vendredi dans Le Parisien / Aujourd'hui en France.
L'avocat d'Anne Lauvergeon a de son côté indiqué que sa cliente était "parfaitement sereine" au regard de cet achat controversé. Jean-Pierre Versini-Campinchi a récemment annoncé avoir assigné Areva en référé pour qu'il verse à sa cliente 1 million d'euros d'indemnités de départ et 500 000 euros au titre d'une clause de non-concurrence, en fonction d'un accord "irrévocable" négocié lors de son éviction.
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