Le rachat par Alstom de la branche ferroviaire du Canadien Bombardier Transport en bonne voie
Les deux groupes ont annoncé lundi avoir trouvé un accord. Le montant de l'opération se situe entre 5,8 et 6,2 milliards d'euros.
Alstom veut se renforcer. Le constructeur ferroviaire français a annoncé, lundi 17 février, avoir signé un protocole d'accord avec Bombardier et la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) pour racheter 100% de Bombardier Transport, la branche ferroviaire du conglomérat canadien, pour un prix compris entre 5,8 et 6,2 milliards d'euros.
La transaction, payée pour partie en numéraire et pour partie en actions nouvellement émises par Alstom, doit encore être approuvée par les autorités de la concurrence, un élément important après le rejet par la Commission européenne, en février 2019, de la prise de contrôle d'Alstom par l'Allemand Siemens.
Le groupe ainsi augmenté devrait avoir un chiffre d'affaires cumulé de plus de 15 milliards d'euros, avec un carnet de commandes de plus de 75 milliards. Il sera ainsi plus à même de faire face au mastodonte chinois CRRC, dont le chiffre d'affaires atteignait l'équivalent de 28 milliards d'euros en 2018.
"Renforcer la présence internationale" d'Alstom
La CDPQ, qui détient actuellement 32,5% de Bombardier Transport, doit devenir au terme de l'opération le premier actionnaire d'Alstom avec environ 18% du capital, a indiqué le groupe français dans un communiqué.
La Caisse doit en effet réinvestir dans Alstom l'intégralité du produit net de la cession de sa participation dans Bombardier Transport et investir 700 millions d'euros supplémentaires dans le groupe. Bouygues, à l'heure actuelle premier actionnaire du groupe ferroviaire français avec 15% du capital, en conservera environ 10%, selon le communiqué d'Alstom.
"Cette acquisition renforcera notre présence internationale ainsi que notre capacité à répondre à la demande toujours plus importante de solutions de mobilité durable. Bombardier Transport apportera à Alstom une complémentarité géographique et industrielle sur des marchés en croissance, ainsi que des plateformes technologiques additionnelles", a commenté le PDG d'Alstom Henri Poupart-Lafarge, cité dans le communiqué.
Bruno Le Maire va plaider la cause d'Alstom
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a ainsi annoncé qu'il s'entretiendrait de ce sujet mardi avec la vice-présidente de la Commission européenne, Margrethe Vestager, qui s'était opposée à la fusion Alstom-Siemens.
Le ministre de l'Economie s'est réjoui de cette acquisition, qui constitue "une bonne nouvelle pour la France, pour l'Europe et pour le Canada". "Ce rapprochement permettra à Alstom de préparer l'avenir, dans un contexte de concurrence internationale de plus en plus intense", a-t-il assuré.
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