Sept ans après la mort d'un salarié, Airbus va être jugé
L'entreprise aéronautique est accusée par la famille d'un ouvrier décédé sur le site de Toulouse en 2005 d'être responsable de sa mort. Le procès doit se tenir en février 2012/
Airbus est sommé de s'expliquer. Le tribunal correctionnel de Toulouse a fixé au 26 février le procès visant le groupe d'aéronautique, accusé d'être responsable de la mort d'un agent de maîtrise en février 2005. Gilles Dudde, qui dirigeait une douzaine d'ouvriers sur un site d'assemblage à Toulouse, a été écrasé lors d'une manœuvre sur le train d'atterrissage d'un Airbus A300. Depuis, sa famille se bat pour faire reconnaître la responsabilité du constructeur, jugeant que les conditions de sécurité n'étaient pas respectées, comme l'explique La Dépêche du Midi lundi 24 octobre.
Après plusieurs échecs de la procédure ces dernières années, la famille Dudde avait fait appel à un expert privé. "Son analyse est sans concession. Il pointe de nombreux dysfonctionnements, notamment sur la gestion de l'hydraulique. Les manques dans l'organisation du travail sont flagrants." L'avocat de la famille, Me Emmanuel Tricoire, s'appuie aussi sur des rapports de l'inspection du travail qui dénoncent des manquements dans l'application des consignes de sécurité sur cette chaîne.
Airbus sera jugé pour "homicide involontaire". L'entreprise assure pour l'instant que sa responsabilité n'est pas en cause et qu'il s'agit d'une erreur de manipulation de la part de Gilles Dudde. "En quelque sorte, c'est de sa faute s'il est mort, peste l'avocat de la famille. Ces sous-entendus sont insupportables."
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