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Airbus s'installe aux Etats-Unis et fâche Boeing

L'avionneur européen entend ainsi conquérir un peu plus les terres de son grand rival, Boeing.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une chaîne d'assemblage d'Airbus A 320, à Tianjin, en Chine, le 13 juin 2012. (MARK RALSTON / AFP)

Pour Boeing, c'est une déclaration de guerre. L'avionneur européen Airbus a annoncé lundi 2 juillet la construction d'une usine d'assemblage d'A320 en Alabama, pour conquérir une plus large part du marché américain. "Nous sommes fortement enracinés en Europe mais nous avions besoin d'être plus visibles aux Etats-Unis", a justifié Fabrice Brégier, PDG d'Airbus. L'entreprise possède déjà des chaînes d'assemblage à Toulouse et Hambourg (Allemagne), mais aussi à Tianjin (Chine), tandis que Boeing ne construit ses avions qu'aux Etats-Unis.

Cette usine "va nous donner un autre coup de pouce pour obtenir une plus grosse part des marchés à venir", à savoir "4 600 appareils qui doivent être fournis aux compagnies américaines dans les vingt prochaines années", a poursuivi Fabrice Brégier. La construction de la chaîne doit commencer à l'été 2013, et la production en 2015, pour des premières livraisons en 2016. Airbus prévoit la sortie de 40 à 50 appareils par an d'ici 2018. Ce projet va générer "1 000 emplois stables et bien rémunérés" et au total 5 000 pour la région, ont fait valoir les dirigeants de l'avionneur européen.

Réduire les coûts et séduire le Pentagone

Boeing a tiré une violente bordée dès vendredi, accusant son concurrent de "déplacer des emplois d'Europe vers les Etats-Unis", et affirmant que les aides "illégales" qu'Airbus a reçues des gouvernements européens ont détruit des "milliers d'emplois américains". La firme américaine agite le spectre de rétorsions commerciales des Etats-Unis envers l'Europe, tandis qu'Airbus affirme que le conflit ne sera résolu que par la concertation. 

La manœuvre d'Airbus a plusieurs objectifs. A commencer par réduire ses coûts. Assembler des appareils aux Etats-Unis évite le risque de change : les avions se vendent sur le marché mondial en dollars, alors qu'Airbus produit essentiellement en Europe. Les dirigeants de l'avionneur comptent aussi mettre en avant leur nouvelle "citoyenneté" américaine pour briguer plus de contrats militaires auprès du Pentagone. Outre les 600 millions de dollars (474 millions d'euros) investis par Airbus dans cette unité, les aides de l'Etat de l'Alabama dépassent 100 millions de dollars. Autre bénéfice pour Airbus, l'Alabama est un des Etats où l'affiliation à un syndicat n'est pas obligatoire.

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