TotalEnergies "pense" payer l'impôt sur les sociétés : "Une mesure normale de justice", réagit la Fnic-CGT
Patrick Pouyanné a annoncé cette décision jeudi en expliquant que les raffineries TotalEnergies, basées en France, allaient "gagner de l'argent" cette année en raison du conflit en Ukraine.
TotalEnergies "pense" payer l'impôt sur les sociétés (IS) en France concernant ses bénéfices 2022, a indiqué son PDG, Patrick Pouyanné, jeudi 17 novembre sur LCI. "Cela évitera une nouvelle polémique", a-t-il précisé, alors que le groupe pétrolier n'a pas payé l'IS depuis quatre ans. "Il était temps", réagit ce vendredi sur franceinfo Emmanuel Lépine, le secrétaire générale de la Fnic-CGT (fédération nationale des industries chimiques), qui représente des stations Esso et TotalEnergies. Selon lui, "c'est une mesure normale de justice".
"Nous continuons à être vigilants"
"TotalEnergies opère en France, 25% des salariés sont en France", justifie le syndicaliste qui estime que "tout le monde paie des impôts, sauf les grandes entreprises". De son côté, Patrick Pouyanné explique cette décision par le fait que les raffineries TotalEnergies, basées en France, "vont gagner de l'argent" cette année, en raison du conflit en Ukraine "qui a poussé les prix de l'essence et du diesel vers le haut", ce qui n'est "pas souvent le cas".
Les activités de raffinage de TotalEnergies en France étaient jusqu'à présent déficitaires, notamment en 2020-2021, où elles ont été marquées par une perte de "plus d'un milliard", selon son PDG. Pour Emmanuel Lépine cela ne doit pas justifier le fait de payer ou non l'impôt sur les sociétés. Il dénonce "le mécanisme comptable" qui consiste à "concentrer les profits dans l'amont pétrolier, à savoir l'exploration et la production" qui ne s'opèrent pas sur le sol français. "Le maximum de profit sera toujours fait à l'étranger".
"La meilleure taxe sur le profit c'est l'augmentation des salaires
Emmanuel Lépineà franceinfo
"Nous continuons à être très vigilants", poursuit Emmanuel Lépine, malgré les accords signés pour sortir du mouvement social qui a touché les raffineries françaises ces dernières semaines. "Il y a eu des primes octroyées, elles vont permettre de faire face aux prochains mois en termes d'inflation, mais si l'inflation continue d'être haute, il y aura de nouvelles exigences salariales", prévient-il. "Cela ne veut pas dire qu'il y aura des grèves, sauf si la direction refuse de se mettre autour de la table rapidement", conclut le secrétaire général.
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