Reportage Énergie : comment les stations hydrauliques EDF font face aux pics de consommation de l'hiver
En cette période où l’on ressort les bonnets et où l’on allume les chauffages, la consommation électrique augmente en France. EDF s'apprête à faire face aux pointes de consommation hivernale notamment grâce à six sites hydrauliques appelés STEP, pour "station de transfert d’énergie par pompage".
Celle de Revin, dans les Ardennes, la troisième de France, fournit à nouveau de l’électricité cet automne, après cinq mois d’arrêt de la production pour des travaux. A l'intérieur du bâtiment, c’est une sorte de grande batterie : l’eau passe du bassin supérieur - en haut de la colline - au bassin inférieur, 270 mètres plus bas environ. Entre les deux, elle active quatre turbines pompes. Dans le jargon du responsable du site, François Lesecq, ce sont des "groupes" : "Quand l'eau descend, on va produire de l'électricité par turbinage. Et quand on fait remonter l'eau, c'est le même groupe qui tourne dans l'autre sens et qui pompe pour recharger la grande batterie que constitue le bassin supérieur."
"Chaque goutte d'eau produit plus d'énergie que ce qu'elle faisait auparavant"
Dans la centrale, sous la roche de la colline, au pied des vannes d’arrivée d'eau, le responsable nous explique comment cela fonctionne : "C'est un peu comme à la maison, un circuit de plombier. Là, ce sont des vannes 'quart de tour' qui font 2,60 mètres de diamètre et qui pèsent 105 tonnes. Entre le moment où j'ai reçu l'ordre de démarrer et le moment où je vais commencer à envoyer les premiers électrons sur le réseau, il me faut deux minutes."
Avec une telle rapidité, la station de Revin est l’un des outils majeurs d’EDF pour ajuster la production électrique en France. La STEP turbine principalement aux heures de pointe : le matin et le soir. "Pour bien fonctionner, il faut que la production sur le réseau soit en permanence égale à la consommation et donc on peut être appelé à turbiner plus. C'est modulable avec un, deux ou trois groupes. Pendant des hivers très froids, on va être plus sollicités en termes de turbinage. L’hiver dernier, on a eu des séquences de turbinage à trois groupes parce que le groupe 4 était en travaux", précise François Lesecq.
Ce groupe - la 4e turbine - est maintenant en phase d’essai. C’est la dernière étape des grands travaux de modernisation lancés en 2016. "Il y a eu des travaux au niveau de la mécanique des groupes qui ont été démontés, fait remarquer François Lesecq. Et il y a les profils des roues, la partie dans laquelle l'eau va passer. Ce profil-là a été optimisé pour que les écoulements se passent mieux. On a gagné 2 à 3% de rendement, c’est-à-dire que chaque goutte d'eau produit plus d'énergie que ce qu'elle faisait auparavant." L’an dernier, la STEP de Revin a produit un térawatt-heure. D’après son responsable, c’est l’équivalent de la consommation électrique de l’agglomération de Reims.
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