Prix du gaz : la CLCV dénonce "une situation de non-égalité des citoyens"
Dans les immeubles collectifs qui ne sont pas concernés par le gel des pris du gaz, "se doucher à l'eau chaude devient un privilège et se chauffer correctement devient un luxe", pointe l'association de consommateurs.
"Nous nous trouvons dans une situation de non-égalité des citoyens par rapport à des mesures gouvernementales", dénonce mardi 15 février sur franceinfo Jean-Yves Mano, président de l’association CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie), alors que le gel du prix du gaz ne concerne pas les immeubles collectifs et les professionnels.
>> Gel des prix du gaz : que se passera-t-il après 2022 ?
franceinfo : Pourquoi la facture augmente pour ces locataires ?
Jean-Yves Mano : Le marché du gaz est de plus en plus libéré et depuis 2016 le tarif réglementé de vente, fourni par la Commission de régulation de l'énergie, a été supprimé pour tout ce qui est collectif et pour les professionnels. La mesure de gel des prix prise par le gouvernement concerne uniquement ceux qui sont chauffés ou abonnés directement au gaz mais pas ceux qui dépendent d'un chauffage collectif. Donc tous les immeubles chauffés par une chaudière au bas de l'immeuble, toutes les copropriétés, ne sont pas concernés par le gel des tarifs d'octobre 2021 au printemps 2023.
Est-ce une décision volontaire de la part du gouvernement ?
Je ne sais pas si le gouvernement avait aperçu le trou énorme dans la raquette de leur décision heureuse pour les particuliers. Nous nous trouvons dans une situation de non-égalité des citoyens par rapport à des mesures gouvernementales. Les uns sont protégés, les autres non, et cela a des conséquences budgétaires extrêmement lourdes.
De combien est la hausse sur la facture ?
C'est 800 euros par an pour un quatre pièces avec quatre personnes. C'est le chauffage et l'eau chaude.
"Dans certains ensembles immobiliers, on arrive à payer le mètre cube d'eau chaude 19 euros alors qu'avant il était à 7 euros."
Jean-Yves Mano, président de l’association CLCVà franceinfo
Donc, les conséquences sont lourdes et cela entraîne des choix dans les dépenses par nécessité absolue. Se doucher à l'eau chaude devient un privilège et se chauffer correctement devient un luxe. Nous nous trouvons dans une situation anormale. Cela fait plus d'un mois et demi que nous saisissons le gouvernement sur cette situation.
Quelle réponse avez-vous eu ?
Pour le moment nous n'avons pas de réponse. Nous sommes à disposition du gouvernement pour trouver des solutions ad hoc, pour trouver des mesures spécifiques pour cette population importante. Des millions de Français sont concernés. Nous ne pouvons pas avoir deux égimes.
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