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Vidéo Cité administrative de Toulouse : y a-t-il eu gaspillage d’argent public ?

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 3 min
L'oeil du 20 heures - 18 novembre 2020
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
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La construction d'une cité administrative vient d'être lancée à Toulouse, alors qu’il en existe déjà une, à laquelle l’Etat a consacré des dizaines de millions d’euros.

A Toulouse, l’Etat a réfléchi à la modernisation de sa cité administrative, qui abrite notamment une partie de la préfecture. Et après avoir dépensé des millions d’euros dans des travaux de rénovation des bâtiments, il a finalement décidé… d’en construire une nouvelle, juste à côté.  

Dans le centre de Toulouse, la cité administrative abrite depuis 50 ans les services de l’Etat dans la région. Mais plus pour longtemps : la Direction de l’Immobilier de l’Etat a décidé de construire une nouvelle cité administrative trois kilomètres plus loin, sur un ancien terrain militaire, pour 90 millions d’euros.  

Une décision incompréhensible pour Jacques Dotu, représentant du personnel Force Ouvrière, qui nous a fait visiter la cité actuelle, en bon état général selon lui : "on n’est pas du tout dans l’habitat insalubre !"  

27 millions d’euros de travaux depuis 20 ans  

Il faut dire que l’Etat a beaucoup investi dans ces bâtiments ces dernières années. Remplacement des fenêtres, réfection des façades… 27 millions d’euros de travaux depuis 20 ans. Les services de l’immobilier de l’Etat ont même fait refaire à neuf leurs locaux toulousains en 2019 pour près d’un million d’euros, quelques mois seulement avant de prendre la décision de tout reconstruire.  

"Le bon sens, ça consiste à dire, on ne jette pas, on réemploie," se désole Jacques Dotu. "C’est valable pour un mixeur, c’est valable pour un téléphone, c’est valable pour un bâtiment qui coûte des dizaines de millions d’euros !"  

Et il n’est pas le seul à le penser. Dans des documents que nous avons pu nous procurer, le ministère de la Transition Ecologique, consulté sur le projet, avait lui-même estimé à deux reprises : “le contenu du dossier ne permet pas de justifier le recours à une construction neuve”. Pourquoi ? Un agent du ministère nous explique : “quand on a affaire à un scénario de construction neuve, on a un coût qui est plus élevé, par rapport à de la rénovation énergétique. En plus, il y a une incertitude sur le devenir des bâtiments qui sont délaissés.”  

Un bâtiment neuf pour 2023  

Pourtant, après avoir étudié plusieurs scénarios, la Direction de l’Immobilier de l’Etat a finalement opté pour la construction d’un nouveau bâtiment, sur un ancien site militaire, qui sera réhabilité. Le chef du projet, Christophe Escassut, justifie le choix du neuf parce qu’il serait plus fonctionnel, et plus économe en énergie que l’ancien. Mais alors, pourquoi avoir commencé à rénover la cité actuelle pour finalement la reconstruire ailleurs ? 

Interrogé sur les travaux d’un million d’euros entrepris récemment pour les services de l’Immobilier de l’Etat, Christophe Escassut botte en touche. "Je ne vais pas assurer pendant des années le service après-vente d’une décision qui a plus d’un an maintenant. Mettons en œuvre ce projet aujourd’hui et arrêtons d’essayer de chercher des sujets qui pourraient nous empêcher d’avancer sur cette affaire."  

Contacté, le ministère des Finances estime que les millions d’euros de travaux effectués ces dernières années n’étaient que des dépenses d’entretien de la cité administrative. Bref, des sommes qui ne l’empêchent pas de déménager.

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