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A la veille de leur grève, les élèves de l'ex-ENA dénoncent un "cursus chaotique"

L'ENA a été supprimée le 1er janvier pour faire place au nouvel Institut national du service public (INSP) voulu par Emmanuel Macron. Ses élèves regrettent une réforme "précipitée et non concertée". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'Institut national du service public (INSP), dans le 6e arrondissement, à Paris, le 6 mai 2022.  (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

Un "cursus chaotique", une "improvisation permanente", de nombreux "dysfonctionnements" : les élèves de l'ultime promotion de l'ENA dénoncent vivement leurs "conditions de formation" dans une tribune publiée en ligne mercredi 8 juin par Le Monde, à la veille d'un mouvement de grève quasi inédit.

Dans le sillage des diplomates, qui avaient fait grève le 2 juin, une première en vingt ans, les élèves de la promotion Germaine Tillon pointent une "succession de réformes" mises en oeuvre de manière "précipitée et non concertée".

"C'est aujourd'hui l'attractivité même de la fonction publique qui est en danger."

Les élèves de l’Institut national du service public (INSP)

dans une tribune publiée dans "Le Monde"

Créée en 1945 par le général de Gaulle, l'ENA a été supprimée le 1er janvier pour faire place au nouvel Institut national du service public (INSP) voulu par Emmanuel Macron dans le cadre d'une vaste réforme de la haute fonction publique.

"Un cursus chaotique" et des incertitudes sur les épreuves de sortie 

"L'extinction du corps préfectoral et du corps diplomatique" et "la suppression de notre école" ont été "orchestrées sans visibilité suffisante" et "ont profondément déstabilisé les fonctionnaires concernés", déplorent ces futurs hauts fonctionnaires de l'Ecole nationale d'administration.

Quant à la création de l'INSP, "elle s'est jusqu'à présent traduite par un cursus chaotique", selon eux, avec des "modifications brutales du contenu des enseignements (qui) ont donné lieu à une improvisation permanente".

Les élèves pointent aussi "l'incertitude et l'opacité générées par les nouvelles épreuves de sortie, qui ne sont toujours pas définies à moins de trente jours de leur échéance" alors qu'elle étaient censées "revenir sur un classement décrié depuis des générations". Elles "renforcent au contraire l'arbitraire auquel notre promotion est confrontée", fustige la tribune, adoptée à la quasi-unanimité par les 82 élèves de la promotion.

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